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Antoine Bourdelle, artiste sculpteur au style monumental et sensible

Un artiste, une anecdote sur Bourdelle, un artiste dont la sculpture allient densité et sensibilité.

Né en 1861 à Montauban, Émile-Antoine Bordelles est issu d’une famille modeste de tisserands et de menuisier-ébéniste. Il signera du nom de Bourdelle comme son père avant lui. À l’âge de treize ans, Emile-Antoine abandonne l’école pour devenir apprenti dans l’atelier de son père à sculpter des copies de meubles anciens. À l’âge de quinze ans, il se voit attribuer une bourse d’études pour intégrer l’Académie des Beaux-Arts de Toulouse. Il réussit à gagner un peu d’argent en dessinant pour des éditeurs.

Bourdelle décide de s’inscrire à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Il obtient la deuxième place au concours d’admission. L’artiste bénéficie également de l’enseignement du célèbre peintre et sculpteur Alexandre Falguière dans son atelier pendant deux ans. Cependant, épuisé, il se retrouve hospitalisé. Après sa convalescence à Montauban, Bourdelle commence à remettre en question l’enseignement et les prix artistiques, les estimant vains.

En 1886, il quitte l’école et crée sa sculpture intitulée « L’Amour agonise ». Il fera partie de la bande à Schnegg, un groupe prestigieux de sculpteurs comprenant notamment François Pompon et Jane Poupelet. Il installe son modeste atelier dans une location, impasse du Maine, il y vit et travaille. Aujourd’hui, cet endroit abrite le musée Bourdelle, situé dans une rue qui porte son nom.

L’année suivante, il présente sa « Première Victoire d’Hannibal », inspirée du roman Salammbô de Flaubert. La ville de Montauban lui commande le Monument aux Combattants de 1870. En 1900 il fonde avec Rodin l’institut Rodin, école libre pour l’enseignement de la sculpture. Bourdelle se marie avec Stéphanie Van Parys en 1903. Le couple se sépare 9 ans plus tard, mais ils auront un fils, Pierre, qui deviendra sculpteur et peintre aux États-Unis.

Antoine Bourdelle était également peintre, aquarelliste et photographe. En 1905, il organise sa première exposition personnelle qui remporte un grand succès. Au fur et à mesure, il abandonne le style de son professeur pour se concentrer sur la sculpture de l’Antiquité et du Moyen Âge.

En 1906, Cléopâtre Sévastos entreprend le voyage d’Athènes pour étudier la sculpture dans l’atelier d’Antoine Bourdelle. Au fil du temps, leur relation aboutie à leur mariage en 1912. Il est fier d’avoir épousé une Grecque authentique. De cette union naîtra ainsi une fille en 1911, Rhodia, qui deviendra conservatrice du musée Bourdelle.

La création la plus emblématique de Bourdelle, « Héraklès archer » réalisée en 1909, connaît un succès fulgurant qui lui confère une renommée internationale. Cette œuvre lui vaudra sa nomination en tant que chevalier de la Légion d’honneur.

L’année 1914 est marquée par le succès à la Biennale de Venise et par la présentation du « Centaure mourant » à la Société Nationale des Beaux-Arts. Antoine Bourdelle, en tant que co-créateur et vice-président du Salon des Tuileries, recevra le grade de Commandeur de l’Ordre de la Légion d’honneur en 1924.

Des expérimentations autour de la polychromie marqueront les dernières années de la vie de Bourdelle. En 1925 « La France » est présentée au Salon des Tuileries. Vous pouvez d’ailleurs voir la quatrième épreuve de sa sculpture « La France », installée sur le parvis du Musée d’art moderne de la ville de Paris au palais de Tokyo. En 1926, il réalise ses premiers essais de sculptures polychromes avec des œuvres telles que « La Reine de Saba » et « Jeune fille de la Roche-Posay ». C’est également pendant cette période que le « Monument à Alvear » est inauguré à Buenos Aires.

Il décède en 1929 et sera inhumé au cimetière du Montparnasse.

Antoine Bourdelle confessait qu’il n’avait « rien fait en classe, si ce n’est du dessin ». En tant qu’élève de Rodin, il aimait enseigner et se voyait davantage comme un « artiste collaborant avec » ses élèves plutôt que comme un « maître d’école » ou un « professeur ». Grâce à sa nature bienveillante, il a attiré près de cinq cents élèves de tous horizons pendant les quatre décennies de sa carrière. Parmi ces élèves, citons Germaine Richier et Alberto Giacometti.

La sculpture de Bourdelle se distingue par son style lyrique et sa grandeur monumentale. Je vous invite à aller voir les bustes de Beethoven au musée Bourdelle de Paris. D’ailleurs l’accès aux collections permanentes du musée est gratuit toute l’année.

À bientôt pour une nouvelle anecdote !

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