Un artiste, une anecdote sur Arp, le sculpteur de l’espace

Jean Arp est devenu célèbre pour ses sculptures biomorphiques aux formes organiques qui évoquent des organismes vivants. De son vrai nom Peter Wilhelm Arp, né le 16 septembre 1886 à Strasbourg, il se donne souvent les deux prénoms pour affirmer sa double identité, sa mère est française et son père allemand.

C’était un artiste polyvalent, travaillant comme sculpteur, graveur, poète et créateur de collages. Il s’est tourné vers la sculpture abstraite en 1910 et s’est immergé dans les mouvements artistiques avant-gardistes. Il fonde les Dadaïstes de Zurich en 1916. Ce mouvement s’oppose à l’esthétique académique, mais aussi critique les attitudes de la bourgeoisie et prône un retour à la nature. Il est ensuite associé au mouvement surréaliste dans les années 1920 et 1930. Après avoir gagné de l’argent Jean Arp et sa femme Sophie ont pu s’installer dans un atelier à Clamart.

Arp a participé au mouvement de l’Abstraction-Création et il créait souvent les yeux fermés. Ses formes donnent une impression de mouvement et de transformation. Il considérait son œuvre sculpturale comme de la poésie, « Je suis né dans la nature. Je suis né à Strasbourg. Je suis né dans un nuage ». Faites avec des moyens plastiques, toutes ses œuvres ont été créées avec une même main douce et énergique. C’est après sa rupture avec ce mouvement artistique qu’il crée certaines de ses œuvres les plus célèbres, donnant naissance à des merveilles.

Il n’a commencé à travailler en ronde-bosse que dans les années 1930, après avoir visité l’atelier de Brancusi. Il a alors utilisé sa technique de « Reliefs », qui combine plusieurs images sur un même plan. Cela permet de créer des sculptures en trois dimensions afin d’illustrer le caractère éphémère et le changement constant à travers des masses s’enchaînant sans transition.

Passionné par la philosophie et la psychologie, il a réussi à fusionner le surréalisme avec l’abstraction. Il remporte le grand prix de sculpture à la Biennale de Venise en 1954. Tout en conservant des liens avec le surréalisme, ses œuvres imposantes font sa renommée, comme la sculpture monumentale pour la Cité universitaire de Caracas « Berger des Nuages ». Le berger, perché sur un nuage, tient un bâton surmonté d’un globe qui symbolise la terre. Cette sculpture abstraite invite à la contemplation et à la méditation. Ses reliefs le font connaître, tels ceux du secrétariat de l’UNESCO à Paris.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, lui et Sophie se sont réfugiés à Grasse avec pour projet de s’exiler aux États-Unis, mais après la mort de celle-ci en 1943, il mettra sa carrière en pause pendant trois ans. Après sa mort en 1966, sa seconde épouse a fondé la Fondation Arp en transformant leur maison-atelier de Clamart. Arp est enterré aux côtés de ses deux femmes, Sophie et Marguerite, dans le cimetière de Locarno en Suisse.

Cette quête constante de l’harmonie a conduit Arp à développer un style unique et reconnaissable, dans lequel la poésie des formes joue un rôle central. Ses créations, avec leur géométrie et leurs formes organiques, sont une contribution majeure à l’art abstrait du 20ème siècle.

À bientôt pour une nouvelle anecdote !