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Botero un artiste de l’éloge de la rondeur

Un artiste, une anecdote sur Fernando Botero, l’artiste qui a fait l’éloge de la rondeur.

Fernando Botero naît le 19 avril 1932 à Medellin, en Colombie. Son père David Botero est agent de commerce et sa mère Flora Angula fabrique des objets artisanaux. La perte prématurée de son père quand il a 4 ans le marquera profondément. Sa mère continue l’élever avec ses deux frères, son oncle Joaquin prend alors en charge leur éducation. Passionné de corridas, il inscrit Fernando en 1944 dans une école de tauromachie à Medellin. Mais Fernando a peur des taureaux et se tourne vers sa véritable passion, le dessin et la peinture.

A 16 ans, il prend des cours d’histoire de l’art. Il sera renvoyé de son collège en 1949 par le directeur pour avoir écrit sur l’art contemporain de Picasso et réalisé des dessins de nus pour El Colombiano. Botero continue alors ses études au collège San José à Marinilla, à proximité de Medellín, puis au lycée de l’université d’Antioquia.

En 1952, Botero s’inscrit à l’Académie royale des beaux-arts Saint-Ferdinand à Madrid où il étudie les chefs-d’œuvres de grands artistes espagnols. Il fait ensuite un court séjour à Paris. Déçu des œuvres contemporaines, il étudie tout de même les maîtres anciens au Louvre. Botero se rend ensuite en Italie, à Florence, où il étudie la fresque à l’Académie San Marco et apprend la peinture à l’huile dans un atelier.

En 1955 Botero et Gloria Zea se marient et s’installent à Mexico. C’est là que naît leur premier enfant, Fernando, en 1956. Botero gagne définitivement en notoriété en 1957 avec son œuvre emblématique, la « Nature morte à la mandoline ». En 1958, Botero enseigne la peinture à l’Académie des arts de Bogota. Il occupe ce poste jusqu’en 1960, année de naissance de son deuxième fils, Juan Carlos et de sa fille Lina. Il peint le tableau en 1959 « Mona Lisa, à l’âge de douze ans ». Cette toile sera achetée en 1961 par Dorothy Miller, directrice du Museum of Modern Art de New York.

Botero a commencé la sculpture au début des années 60. En raison de son manque d’argent, il a dû utiliser des blocs d’acrylique et des copeaux de bois au lieu du bronze. Très peu de sculptures de cette période ont été conservées, à l’exception de « Petite tête (évêque) » de 1964. Botero a utilisé l’acrylique de manière réaliste, rappelant les sculptures sur bois de l’époque coloniale mexicaine du 18ème siècle. Cependant, il n’a pas pu continuer à utiliser ce matériau en raison de sa porosité, de sa faible durabilité et de sa texture grossière, qui ne correspondait pas à ses idées.

Avec ironie et ingéniosité, l’artiste Botero déforme les formes, créant des personnages et des objets aux proportions exagérées, sensuelles. Son style séduit avec des couleurs vives et des formes ludiques. Il se passionne pour des sujets tels que la politique, la religion, la tauromachie, les natures mortes, les bordels et les prostituées. La recherche de la beauté et de l’amour sont également au cœur de son travail artistique. Il explore également des sujets plus sombres dans son travail, tels que la violence en Colombie comme par exemple dans son œuvre intitulée « La Famille du président », réalisée en 1967.

« J’avais toujours pensé que l’art pouvait permettre d’échapper aux cruautés de la vie, constituer un refuge pour la beauté et la sérénité. Néanmoins la tragédie qui tourmente mon pays est tellement accablante qu’elle a envahi jusqu’à mon propre travail…. Je ne pense pas que mes peintures changeront la dramatique réalité de la Colombie, mais j’ai éprouvé la nécessité morale de laisser au moins un témoignage de cette terrible folie et de cette violence barbare. »

Fernando Botero

La carrière de Botero a pris son envol dans les années 1970 grâce à sa rencontre avec Dietrich Malov, le directeur du musée allemand de New York. Il a organisé avec celui-ci plusieurs expositions couronnées de succès. Dans une période où l’art abstrait avait pris le dessus, Fernando Botero se distinguait par son style esthétique figuratif et influencé par l’art sud-américain. Son inspiration puise également dans l’art égyptien primitif et les cultures préhispaniques, créant une dimension cultuelle dans son travail. Ses sculptures représentent des nus féminins aux formes généreuses, des animaux monumentaux et évoquent l’intemporalité et le sublime mythique. Botero admire l’art de toutes les cultures.

Le troisième fils de l’artiste, Pedro, naît à New York. Cela lui inspire une série de tableaux représentant les premières années de sa vie. En 1973, Botero déménage à Paris et se remet activement à la sculpture, ses finances se sont nettement améliorées. Tragiquement, en 1974, son fils Pedro âgé de quatre ans perd la vie dans un accident de la route en Espagne, le laissant lui-même gravement blessé. L’artiste se consacre principalement à la sculpture entre 1976 et 1977 créant des œuvres telles que « The Big hand ». Il épouse Sophía Vári en 1978, artiste peintre et sculptrice grecque, avec qui il vit entre Paris, New York et Pietrasanta.

Ses sculptures sont exposées dans le monde entier, et ses œuvres déclarées patrimoine national en 1979. En 1983, il installe son atelier à Pietrasanta en Toscane, ville réputée pour son marbre et ses fonderies d’art. L’artiste se concentre sur la tauromachie et ses œuvres sont présentées à Florence, puis à Monte-Carlo et en 1992 sur les Champs-Élysées à Paris. Leur exposition à New York en 1993 a permis de réconcilier certains critiques avec l’artiste. Aujourd’hui, un musée à Bogotá présente les créations de Botero ainsi que celles d’autres artistes renommés. En 1995 son fils aîné alors âgé de 42 ans assume la fonction de ministre de la Défense en Colombie. Un attentat à Medellín vise et détruit la sculpture en bronze de Botero intitulée « L’Oiseau » faisant de nombreuses victimes. Comme signe de paix, l’artiste fait alors don d’une nouvelle sculpture installée à côté de celle pulvérisée, représentant la violence.

En 1999, Botero est le premier artiste vivant autorisé à exposé sur la Piazza della Signoria à Florence aux côtés d’œuvres d’artistes renommés comme Michel-Ange, Cellini et Giambologna. Il réalise une donation en 2012 de 187 de ses œuvres au musée d’Antioquia en Colombie.

Fernando Botero décède le 15 septembre 2023 à Monaco des suites d’une pneumonie, quatre mois après son épouse Sophia Varí. Sa tombe se trouve en Italie, au cimetière de Pietrasanta.

Botero en tant qu’artiste se défendait constamment des critiques se limitant à le définir comme représentant simplement de « gros personnages ». On lui a beaucoup assigné cette étiquette réductrice. Pourtant, à travers ses œuvres, L’artiste questionne notre relation à ce qui est un chef-d’œuvre artistique. Au cours de ses plus de 70 ans de carrière, il aurait réalisé plus de 3 000 tableaux et 300 sculptures.

Au revoir et à bientôt pour une nouvelle anecdote !

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