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Un artiste, une anecdote sur le sculpteur Brancusi, sa recherche de la forme pure et absolue le consacre en tant que pionnier de la sculpture abstraite.

Le sculpteur Constantin Brancusi était un artiste roumain né le 19 février 1876 à Hobitza. Fils de paysans pauvres de la région de l’Olténie, Brancusi sera berger, trouvant ainsi refuge dans les montagnes. A l’âge de onze ans, il quitte sa famille pour vivre de petits emplois précaires. Il travaillera notamment dans une teinturerie, une épicerie et un cabaret. Il apprend en autodidacte à lire et à écrire. Par la suite pris sous l’aile d’un riche industriel, il pourra intégrer l’école des arts et métiers de Craiova en 1894. En 1898, il intègre l’École nationale des beaux-arts de Bucarest, où il obtient son diplôme en 1902. L’année suivante, le ministère de l’Instruction publique fait l’acquisition de sa sculpture intitulée « L’Écorché ».

Après cette formation et il fait un court séjour à Munich pour poursuivre ses études. Brancusi attrape une pneumonie et doit se faire hospitaliser. Une fois totalement rétabli, il décide de continuer son voyage jusqu’à Paris en 1904 et par la suite s’inscrit à l’École nationale des beaux-arts.

Brancusi décline l’invitation de Rodin à travailler à Meudon en tant qu’assistant. Il préfère créer ses sculptures de manière individuelle. Il utilise la technique de taille directe, établissant ainsi un lien intime avec le matériau.

En 1911, Brancusi fait la rencontre de Margit Pogany, jeune artiste peintre hongroise. Elle lui procure une réelle source d’inspiration. En 1913, il achève une série de trois sculptures en marbre avec la création de «Mlle Pogany III », ensuite reproduite en bronze. La première version de cette série créa la controverse lors de l’Armory Show en raison de sa simplicité et de son abstraction.

Il participe activement aux soirées du mardi et fréquente des artistes de renom tels que Léger, Modigliani, Apollinaire, Marinetti et Picasso entre autres. Durant cette période, il reçoit une commande pour créer un monument funéraire en hommage à Tatiana Rachewskaïa, une jeune femme russe qui s’est suicidée par amour. Brancusi décide alors d’installer sa sculpture nommée « Le Baiser » sur sa tombe, située au cimetière Montparnasse.

L’année suivante lors du salon des indépendants en France, sa sculpture intitulée « Princesse X » déclenche une vive controverse. Censée représenter la princesse Marie Bonaparte, beaucoup la perçoivent comme un phallus. Matisse interprète également l’œuvre comme une représentation phallique, conduisant ainsi à son retrait avant la visite du ministre. Malgré cela, l’exposition à New York un an après, se déroule sans incident et remporte un vif succès.

En 1926, lors de sa première exposition importante à la Brummer Gallery à New York, Brancusi se retrouve impliqué dans un scandale douanier qui remet en question la nature de l’art abstrait. Après un procès retentissant, une décision rendue en 1928 reconnaît l’art abstrait et supprime une barrière juridique et culturelle. Marcel Duchamp soutient Brancusi dans cette affaire. Le 26 novembre 1928, le verdict final affirme que l’œuvre « L’Oiseau dans l’espace » est bien une œuvre d’art. Cette décision marque ainsi une nouvelle conception de l’art et son intégration dans le cadre juridique.

Constantin Brancusi a apporté une véritable révolution dans l’art en introduisant l’abstraction dans la sculpture. Ce qui a grandement influencé la perception artistique dominée par la notion de beauté idéale. Son objectif ultime était de créer des formes absolue et pures. Sa contribution a marqué un tournant décisif dans l’histoire de la sculpture moderne, allant même jusqu’à inspirer le mouvement surréaliste et le courant minimaliste des années 1960.

« Ce qui a vraiment un sens dans l’art c’est la joie. Vous n’avez pas besoin de comprendre. Ce que vous voyez vous rend heureux. Tout est là. »

Brancusi

Sans avoir choisi de se marier, Brancusi a prouvé son attachement à sa famille. En effet ses correspondances régulières révèlent son fort sens familial. Il est décédé à son domicile le 16 mars 1957 et repose au cimetière du Montparnasse. Par testament il lègue son atelier à l’état français. L’architecte Renzo Piano le recréera en 1997 à l’identique dans une annexe du Centre Pompidou à Paris.

À bientôt pour une nouvelle anecdote !