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Comment sculpture et architecture s’entrelacent


L’architecture-sculpture explore de nouvelles voies artistiques. Elle cherche à créer une synthèse entre les arts et à repousser les limites de la perception et de la représentation. De nombreux artistes créent et illustrent la complémentarité de ces disciplines. La frontière entre l’architecture et la sculpture peut donc parfois être floue, certains édifices défiant les conventions et se rapprochant de l’art sculptural. Bénéficiant d’une perspective unique en tant que grand sculpteur du 20ème siècle, Brancusi affirmait que « la véritable architecture est la sculpture ». Il souligne ainsi la relation étroite entre ces deux formes artistiques.

Pourtant la limite est parfois mince. La recherche de Bourdelle, l’œuvre du facteur Cheval, ou encore les créations de Niki de Saint Phalle, Gaudi, Le Corbusier, Frank Gehry, Zaha Hadid, Jacques Couëlle, démontrent la fusion entre l’architecture et la sculpture. Ils repoussent les limites de la perception et de la réalité et des fonctionnalités définies pour chacune de ses disciplines.

L’harmonie entre formes sculpturales et espaces architecturaux

La sculpture et l’architecture partagent des éléments communs tels que la forme, la matière et l’espace. De nombreux architectes contemporains intègrent des éléments sculpturaux dans leurs créations, voire pratiquent eux-mêmes la sculpture. La sculpture permet aux architectes une expression rapide et des recherches qui se reflètent ensuite dans leurs réalisations architecturales. Certains artistes se revendiquent à la fois sculpteurs et architectes, illustrant la complémentarité de ces disciplines.

L’architecture et la sculpture, bien qu’évoluant en trois dimensions, poursuivent des objectifs différents. L’architecture est fonctionnelle et destinée à être habitée, tandis que la sculpture crée des objets sans contraintes d’utilisation. Ces deux arts se distinguent également par la création de lieux pour l’architecture et d’objets pour la sculpture, entraînant souvent des écarts d’échelle significatifs. Depuis la fin du 19ème siècle, les frontières entre architecture et sculpture s’estompent. La Tour Eiffel en témoigne, soulevant la question de son statut entre ouvrage architectural et sculpture monumentale.

Bourdelle : l’enseignement de la construction artistique

Le sculpteur Emile-Antoine Bourdelle a consacré sa vie à son art en soulignant le lien indissociable entre la sculpture et l’architecture. Influencé par son père ébéniste, Bourdelle a transmis sa passion pour la construction à ses élèves. Cela faisant de ses écrits de précieux outils pour comprendre sa vision artistique. Il a défendu le principe de la construction dans ses œuvres, partageant avec passion secrets techniques et conceptions artistiques à l’Académie de la Grande Chaumière.

Une architecture des formes humaines

Bourdelle considère que la sculpture est une architecture des formes humaines et naturelles, un dogme qui guide son enseignement pour former des artistes rigoureux et précis. Artiste pédagogue, Bourdelle enseigne avec lyrisme et précision les lois de la construction artistique. Pour lui, la sculpture doit suivre les principes de l’architecture, chaque œuvre devant donc être structurée et précise. Il insiste ainsi sur l’importance de la composition et de la construction, conseillant à ses élèves d’être des « charpentiers » ou des « maçons » pour donner du poids et de la profondeur à leurs créations.

Il expérimente de nouvelles formes de composition, de nouvelles techniques, pour donner vie à des sculptures qui s’intègrent pleinement dans leur environnement architectural. Sa quête de la vérité artistique l’emmène à repousser sans cesse les frontières de la sculpture traditionnelle pour créer des œuvres uniques et novatrices. Sa « Tête d’Apollon » représente un tournant dans sa création artistique.

Les écrits conservés au musée Bourdelle témoignent de l’importance de ces liens pour lui. En 1900, l’artiste décore le théâtre du musée Grévin avec masques et bas-reliefs. Son apogée est la décoration du théâtre des Champs-Élysées, incluant la façade, la frise, les bas-reliefs et la fresque dans l’Atrium. Bourdelle démontre ainsi son talent multidisciplinaire en associant la sculpture à l’architecture. Pour lui, une œuvre sculptée doit être intrinsèquement liée à l’architecture pour conserver son âme. Ainsi, l’architecture et la sculpture sont deux facettes indissociables d’un même combat esthétique.

Gaudi : quand l’art épouse la nature

Antonio Gaudi, architecte catalan de génie, a marqué l’histoire de Barcelone avec des créations exceptionnelles intégrant des matériaux innovants et des formes organiques. Ses œuvres, inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, illustrent son style unique mêlant nature et architecture. Gaudi est considéré comme un précurseur de l’art nouveau, créant des bâtiments emblématiques tels que la Casa Battlo et la Sagrada Familia.

« Pour être beau, un objet devait tenir compte de son utilisation, de son caractère et de ses conditions physiques. »

A. Gaudí


Pendant ses études, Gaudí s’inspire des arts islamiques en étudiant des ouvrages sur l’Alhambra et les monuments du Caire. Il emprunte ainsi des solutions structurales et ornementales qu’il applique avec sa propre liberté de style dans ses œuvres. Gaudí est connu pour son architecture complexe et unique. Elle ne se limite pas aux étiquettes traditionnelles de l’histoire de l’art. Souvent qualifié de moderniste, ses œuvres se distinguent clairement de celles de ses contemporains.

Dans ses écrits de jeunesse, il met en avant l’importance de la théorie de la composition architecturale. L’architecte souligne la méthode, le programme et l’idée principale derrière la construction d’un bâtiment. Ces aspects profonds de son architecture vont au-delà des simples étiquettes et montrent la richesse de son travail.

En s’inspirant de la nature, Gaudí dissimulait parfois la rationalité profonde de ses techniques de construction, qui impliquent l’utilisation de surfaces simples mais complexes à réaliser. En outre, à travers une géométrie imaginative et non conventionnelle, il surpassait les normes euclidiennes classiques. Il simplifiait ainsi la construction et garantissait la stabilité des bâtiments. Gaudi allait au-delà de la simple recherche de la beauté pour apporter des structures fonctionnelles et durables. Ses constructions incluent également des dimensions sculpturales qui enrichissent l’esthétique et renforcent l’harmonie entre architecture et environnement.

Le Corbusier : le modulor au service des hommes

Le Corbusier architecte de renom et également sculpteur a reconnu l’importance de l’œuvre de Gaudí en tant qu’architecte novateur et visionnaire. Il souligne notamment ses formes organiques et sa manière d’intégrer l’architecture à son environnement. Il en fera tout autant avec ses créations. Même s’il a ses propres principes modernistes, Le Corbusier intègre des éléments aux formes organiques, notamment avec la chapelle Notre-Dame du Haut dans les Vosges.

Le Corbusier reste un architecte puriste et utopiste qui définit une architecture moderne en cinq points et s’intéresse aux projets urbains pour le bien-être des habitants. Il développe alors le concept du « Modulor » basé sur les mesures humaines harmoniques. Auteur de nombreux ouvrages, il est reconnu pour ses réalisations variées et originales comme par exemple la cité radieuse de Marseille, la Villa Savoye à Poissy, le Musée d’Ahmedabad en Inde.

Louise Bourgeois : La maison comme symbole de sécurité et de vulnérabilité

Dans son œuvre « Femme Maison » exposée à la Norlyst Gallery en 1947, Louise Bourgeois explore le contraste entre la sécurité symbolisée par la maison et la vulnérabilité du corps féminin. Cette représentation met en lumière les tensions et les contradictions vécues par les femmes dans la société. La femme-maison incarne à la fois le désir de protection et l’exposition constante, reflétant ainsi les attentes complexes imposées aux femmes. L’artiste souligne les dualités internes de la femme-maison, créant alors une tension qui interroge les normes sociales. Cette œuvre offre donc une réflexion profonde sur la condition humaine, la vulnérabilité et la quête de liberté. Elle dévoile les multiples facettes de l’identité féminine de manière émouvante et frappante.

Niki de Saint Phalle : la sculpture pénétrable

Hon/elle

Dans les années 1960, Niki de Saint Phalle crée « Hon/Elle ». L’artiste crée une immense Nana « pénétrable » impliquant directement le public. Ce dernier entre dans son corps par une grande entrée en forme de vagin et peut circuler dans les différentes pièces de cette maison. Ces pièces sont réparties dans les seins, les jambes, le ventre par exemple et sont aménagées de créations de Jean Tinguely et Per Olof Ultvedt. En 1966 l’exposition achevée, l’œuvre est détruite en trois jours. Ne reste finalement que la maquette, donnée au Moderna Museet de Stockholm en Suède.

Certainement inspirée par son souvenir d’une enfance étouffante et renfermée, elle exprime son désir de libération et de connexion avec le monde extérieur. En créant des espaces où les visiteurs peuvent entrer et explorer, les sculptures deviennent alors des symboles de liberté, de rêve et de possibilités infinies.

Le Jardin des tarots

En 1998, le « Jardin des Tarots » ouvre ses portes après 24 ans de travail. Ce lieu mystérieux situé à Capalbio, en Toscane, est conçu comme un espace artistique. C’est le résultat concret de la passion et de l’engagement de l’artiste. Les 22 arcanes du jeu de tarot traditionnel prennent forme à travers des statues uniques recouvertes de mosaïques éclatantes.

Entre autres sculptures, l’Impératrice, pièce maîtresse habitable de l’artiste. La chambre à coucher nichée dans la poitrine imposante de la statue incarne la figure de la femme et de la mère protectrice et fertile. Elle représente à la fois l’enveloppe maternelle et un espace de repos, de rêverie et d’accueil, véhiculant alors des valeurs symboliques profondes.

L’impératrice évoque le Sphinx et incarne la fusion du corps humain et de la maison, en suivant les principes de proportion et d’harmonie de Vitruve. Le jardin-musée regorge d’œuvres fascinantes comme « Les amants » avec Adam et Eve, ou « La mort » sur son cheval. La présence du « Diable » caché dans un méandre du jardin ajoute aussi une touche mystique.

Des espaces de rêve et de contemplation

La Nana-Maison combine l’espace privé et public, tandis que les parcs de sculptures et les sculptures monumentales pénétrables encouragent l’exploration et la découverte progressive. Ces deux types d’œuvres offrent des expériences d’un autre monde, avec une Nana-Maison chaleureuse et féminine et des créatures intrigantes dans les buissons.

Ces installations monumentales captivent et deviennent des lieux d’évasion et de contemplation, offrant un espace pour rêver, imaginer. Espaces d’interaction et de dialogue, elles invitent ainsi le spectateur à entrer et à se perdre dans son monde fantastique. Ses créations réinventent notre relation avec l’espace urbain. Au-delà de l’aspect visuel spectaculaire, elles portent un message plus profond. Elles s’inscrivent effectivement dans son engagement féministe et cherchent à briser les conventions et les normes de la société patriarcale.

Joseph Ferdinand Cheval et le Palais Idéal

Joseph-Ferdinand Cheval, boulanger devenu facteur rural, a réussi à créer un palais féerique qui témoigne de son imagination et de sa persévérance malgré ses ressources limitées et les deuils familiaux. Il trouve dans ses longues marches quotidiennes, travail ardu de facteur, l’inspiration pour réaliser son rêve. Son esprit vif et sa curiosité l’ont amené à s’évader dans les pages de revues encyclopédiques, nourrissant son imagination débordante. La rencontre avec la franc-maçonnerie et un rêve persistant de construction fantastique ont contribué à façonner la vision unique de ce créateur atypique.

« Je me suis dit : puisque la nature veut faire la sculpture, je ferai la maçonnerie et l’architecture. »

Joseph-Ferdinand Cheval

En 1879, ce facteur découvre une pierre étrange lors de sa tournée, déclenchant ainsi le début de la construction de son palais fantastique. Chaque trouvaille de pierre devient une étape vers la concrétisation de son rêve, sculpté avec passion dans les moments de liberté offerts par son travail quotidien. Malgré les critiques des locaux, l’encouragement des visiteurs étrangers le motivait à poursuivre.

Le Palais Idéal du Facteur Cheval, chef d’œuvre d'art naïf
Le Palais Idéal du Facteur Cheval, chef d’œuvre d’art naïf

Le travail d’un seul homme

Réalisée sur une période de trente-deux ans, cette création étonnante mêle des influences exotiques provenant de différents continents, créant un univers à part entière. Avait-il une vision prédéfinie au-delà de son rêve, un plan initial en tête ? Ou alors a t-il construit jour après jour ces murs qui s’assemblent miraculeusement, dans une époque où les exotismes lointains arrivaient en noir et blanc grâce aux cartes postales des colonies conquises ?

Ce monument atypique, est par conséquent considéré aujourd’hui comme chef d’œuvre de l’architecture naïve et de l’art naïf. Il incarne un rêve d’exotisme et de voyage à travers le temps et l’espace, fusionnant différentes cultures et idées.

L’architecture-sculpture avec Jacques Couëlle

Un mouvement de reconstruction après guerre

Après la Seconde Guerre mondiale les artistes et architectes, rejoints par le Groupe Espace, expérimentent de nouvelles formes d’architecture non figurative. Ancrés dans une réalité constructible, ils mettent l’accent sur l’individu et l’interaction de la lumière, de la couleur et de la forme. Ils créent ainsi un mouvement combinant les éléments structurels de l’architecture avec l’esthétique de la sculpture.

Dans les années 1950, la reconstruction du territoire stimule l’émergence d’une architecture non fonctionnaliste, au contraire des transformations profondes du paysage. Michel Ragon, critique d’art, a appelé en 1963 cette tendance l’« Architecture-Sculpture ». Elle se caractérise par une collaboration entre artistes et architectes pour créer des formes organiques. La maison a été le principal terrain d’expérimentation de cette nouvelle approche. Deux voies se démarquent ainsi : les architectes privilégiant les monocoques et les sculpteurs optant pour des sculptures habitables en utilisant des matériaux malléables.

Des méthodes de sculpteur

Jacques Couëlle, architecte autodidacte influencé par les avancées cubistes du début du 20ème siècle fonde dans les années 1930, le Centre de recherches des structures naturelles avec le professeur Bordes. Les recherches sur l’habitat instinctif et la bionique ont inspiré la création de maisons uniques qui s’intègrent complètement à la nature. Contrairement à d’autres architectes comme Frank Lloyd Wright et Richard Neutra qui intègrent le paysage dans la maison, ici c’est la maison qui se fond dans le paysage. Elles s’effacent, se fondent et s’enterrent alors pour une harmonie parfaite.

Jacques Couëlle se distingue par son style particulier, mêlant son passé d’architecte et son aspiration à une architecture en harmonie avec la nature. Il utilise des méthodes de travail proches de celles des sculpteurs pour concevoir ses constructions. Un travail créatif avec peu d’outils : socle en bois, bobine de fils de fer, clous, tiges métalliques, étain, chalumeau, plâtre, couteau. Modelant les formes à petite échelle, il sculpte une maquette en atelier. Ensuite les ouvriers la reproduise en grandeur nature in situ sur le chantier.

Sa villa de Monte Mano, sans plan d’exécution, est le fruit de son approche. Son génie créatif se révèle dans la complexité de ses réalisations, où chaque geste est empreint d’une profonde dimension artistique. Le style sculptural de Couëlle, avec du béton projeté et sculpté, a influencé le mouvement de l’architecture-sculpture après-guerre. Ses maisons organiques, telles que le « Palais Bulles » en 1975 pour Pierre Cardin, ont marqué ce mouvement. Elles inspirent par leur intégration harmonieuse dans la nature, rappelant l’approche de l’architecture organique d’Antoni Gaudí. Ses réalisations portent une attention particulière aux besoins des occupants. Il crée des espaces à la fois sculpturaux et fonctionnels.

Las Vegas et son architecture de la communication

Puis l’architecture évolue avec des architectes comme Robert Venturi et Denise Scott Brown. Ils ont étudié à Las Vegas et son Strip à partir de 1966, en se penchant sur les débats autour de la suburbia américaine. Leur approche critique de l’architecture contemporaine et leur valorisation de la culture populaire ont suscité des controverses et des critiques.

Le Las Vegas Strip
Las Vegas et ses bâtiments-enseignes le long du célèbre Strip

Ils analysent l’architecture de Las Vegas en mettant en avant le rôle des enseignes commerciales et la communication visuelle dans le paysage urbain. Ils mettent en contraste l’extérieur chaotique avec des espaces intérieurs calmes et sereins. L’éclairage joue un rôle essentiel dans la communication d’une ville transformant les bâtiments en enseignes de nuit. L’éclairage intérieur crée un espace sans limites, contribuant ainsi à l’architecture globale de la ville. Malgré leur apparence monumentale, les bâtiments sont en réalité de grands espaces bas. L’idée de « l’ordre difficile » est soulignée, faisant référence à la sélection et à l’interprétation des éléments en conflit. Las Vegas est considérée comme un phénomène d’architecture de la communication.

Ieoh Ming Pei : entre sculpture et structure

La Pyramide du Louvre, conçue par l’architecte Ieoh Ming Pei, est une architecture sculpturale emblématique située au cœur du Musée du Louvre à Paris. Elle s’inspire des pyramides égyptiennes tout en détournant matériau et fonction, mêlant innovation et tradition. Elle devient un symbole du lien entre architecture antique et contemporaine ainsi qu’une porte d’accès aux œuvres d’art du musée. Après son élection en 1981, François Mitterrand lance la rénovation du Louvre dans le cadre des « Grands Travaux » afin de démocratiser la culture. Malgré les critiques, il choisit l’architecte Ieoh Ming Pei pour réaliser la désormais célèbre pyramide, ouverte au public en 1989.

Située au centre de la cour Napoléon, elle est l’entrée principale du musée. Elle marque le début d’une immersion dans les galeries du Louvre, véritable trésor de renommée mondiale. Ces galeries plongent alors le visiteur dans un jeu artistique de lumières, alliant technicité et esthétisme et enrichissant l’expérience de la visite du musée.

La pyramide principale, surnommée le « diamant du Louvre », est bien plus qu’une simple entrée. C’est une sculpture lumineuse et architecturale pour refléter et magnifier l’art et la culture. Cette structure de verre et de métal, controversée à son annonce en 1984, contraste certainement avec le style classique du site. La Pyramide, réalisée en verre feuilleté et acier, s’accompagne de sa version inversée sous le Carrousel du Louvre. Cela appuie ainsi l’aspect sculptural de l’ensemble architectural. Après l’inauguration de la pyramide, le Louvre a vu sa renommée mondiale renforcée. La pyramide devient rapidement l’un de ses symboles les plus emblématiques, comparée aux immenses œuvres d’arts comme la Joconde ou la Vénus de Milo.

Ghery : des structures dynamiques et sculpturales

Frank Gehry est un célèbre architecte contemporain connu pour son style unique de déconstructivisme et de post-structuralisme. Issu d’une famille modeste à Toronto, il développe tôt une sensibilité pour l’art et la musique. Après des études d’architecture à Los Angeles, il voyage en Europe et découvre une approche architecturale respectueuse de l’environnement. Gehry expérimente de nouvelles matières et dialogue avec les artistes. Il consacre beaucoup de temps aux détails et travaille en étroite collaboration avec les maîtres d’œuvre pour respecter les budgets. Il s’inspire des formes des bâtiments et des paysages environnants pour créer des structures dynamiques et sculpturales. Ses dessins originaux se retrouvent dans ses maquettes. Il aime explorer de nouvelles idées et concepts pour ses projets architecturaux.

Le musée Guggenheim de Bilbao

L’architecture de Frank Gehry est souvent qualifiée de sculpture, comme le musée Guggenheim de Bilbao. Ce bâtiment emblématique, ouvert en 1997 en Espagne, se distingue par son design révolutionnaire mêlant verre, pierre et titane. Conçu telle une structure en forme de bateau, les surfaces vitrées permettent une réflexion de la lumière naturelle. Cela crée ainsi des jeux de lumière saisissants sur l’édifice. Ce projet emblématique a largement contribué à la renommée internationale de l’architecte.

Une approche de sculpteur

Gehry met en avant l’importance des matériaux et des fonctions dans ses projets architecturaux. La perte d’échelle en architecture consiste en une rupture entre la vision de l’observateur et la taille réelle des éléments. Cela créant des effets visuels et jouant avec la perception, offrant ainsi de nouvelles dimensions à l’architecture. Cette méthode souligne l’influence de la sculpture sur notre manière de concevoir et de construire l’environnement urbain et architectural. En travaillant comme un sculpteur, il crée des bâtiments aux formes libres et irrégulières, défiant la rationalité de l’architecture moderne. Son approche artistique et sa recherche d’harmonie avec le site font donc de ses réalisations des œuvres comparables à des sculptures.

La fondation Louis Vuitton

L’architecte crée le bâtiment de la Fondation Louis Vuitton à Paris. Sa construction a suscité des protestations compte tenu de son coût (multiplié par 5, 8 ou 10 selon les sources) et de son financement pour 60% par les contribuables français. Douze voiles de verre et de bois « flottent » au dessus du sol, gigantesque bateau scintillant dans le bois de Boulogne. En 2016 Buren intervient sur le bâtiment à la demande de Gehry qui suggère des drapeaux flottant sur les terrasses. Buren préférera habiller chaque voile de filtres de couleurs alternés avec des dalles transparentes ou blanches. Ce sera « L’observatoire de la lumière » qui restera en place toute une année. L’architecte est conquis par le projet, le qualifiant de « magnifique ». Daniel Buren explique que la déconstruction de l’espace par ses voiles a produit une transformation bien plus radicale que ce qu’il avait anticipé. Cette collaboration créative met en avant la synergie entre les concepts d’un artiste et le design novateur d’un architecte.

Zaha Hadid : à la croisée de l’art et de l’ingénierie

Née à Bagdad en 1950, Zaha Hadid est une architecte anglo-iraquienne pionnière du mouvement architectural contemporain. Elle fonde son propre studio, Zaha Hadid Architects, en 1979. Son style novateur et audacieux a marqué de nombreux projets emblématiques à travers le monde. Elle a chercher à fusionner l’architecture avec la topographie pour créer des paysages urbains uniques.

Une approche innovante

Architecte de renom, Zaha hadid a été la première femme à remporter le prestigieux Prix Pritzker d’architecture en 2004. Son style futuriste, caractérisé par des formes organiques et des courbes sensuelles, défie ainsi la pesanteur. Elle a révolutionné le monde de l’architecture en créant des bâtiments souvent considérés comme des sculptures en mouvement. Son approche innovante et avant-gardiste, caractérisée par des formes organiques, fluides et épurées, donne à ses réalisations une dimension sculpturale unique. Les matériaux modernes qu’elle utilise tels que le verre et l’acier, lui permettent de créer des structures semblant flotter dans les airs rappelant ainsi l’art de la sculpture. Ses bâtiments ne sont pas simplement des constructions fonctionnelles, mais des œuvres d’art qui fusionnent harmonieusement avec leur environnement.

Les complexes architecturaux similaires ont souvent suscité une réflexion approfondie sur les matériaux de construction utilisés. Par exemple, Zaha Hadid a expérimenté avec Italcementi le ciment transparent et mené des recherches sur le Corian avec DuPont. L’architecture pour elle ne se limitait pas au papier mais était une spéculation sur son rôle dans un environnement hostile. Zaha Hadid a réussi à changer cette perspective en démontrant que sa vision audacieuse de l’espace peut devenir une architecture fonctionnelle adaptée à un lieu et à un rôle spécifiques, sans compromis. Un bel exemple avec le Heydar-Aliyev Center à Bakou en Azerbaïdjan inauguré en 2012, ou le centre aquatique de Londres, inauguré en 2011.


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