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La sculptrice Käthe Kollwitz : un message d’espoir et de résistance

Une artiste une anecdote sur Käthe Kollwitz , sculptrice dont l’engagement social de son art est un message d’espoir et de résistance.

Käthe Kollwitz est née le 8 juillet 1867 sous le nom de Schmidt à Königsberg, actuellement Kaliningrad en Russie, dans une famille de classe moyenne partageant des convictions progressistes. C’est une artiste allemande reconnue pour son talent de graveuse, de dessinatrice et de sculptrice.

Dès son plus jeune âge, son père remarque ses talents artistiques et l’encourage à suivre une formation de peintre en lui permettant de se former auprès d’artistes de renom. À partir de 1881, elle commence à se former à la gravure sur cuivre avec Rudolf Mauer et à la peinture avec Gustav Naujok. En 1885-1886, elle étudie la peinture dans une école pour femmes à Berlin. Entre 1888 et 1890, Käthe fréquente la Künstlerinnenschule de Munich, une école d’art réservée aux filles. Elle explore pour la première fois le nu féminin en peinture d’après modèle.

En 1891, Käthe âgée de 24 ans épouse Karl Kollwitz, un ami d’enfance de son frère Konrad partageant ses convictions politiques socialistes. Karl, récemment diplômé en médecine et membre du parti social-démocrate comme Konrad, vient d’accepter un poste à Berlin en tant que médecin de la Caisse des Tailleurs dans le cadre des nouvelles lois sociales.

Le couple s’installe dans le quartier ouvrier de Prenzlauer Berg où ils résideront et travailleront ensemble pendant plus de 50 ans. C’est là que leurs deux fils, Hans en 1892 et Peter en 1896, verront le jour. Lors de la Grande Exposition d’art de Berlin en 1898, Käthe obtient la reconnaissance pour son cycle de œuvres intitulé « Une Révolte des tisserands ». Malgré la recommandation de Max Liebermann au jury, l’empereur Guillaume II refuse avec indignation de lui attribuer une médaille.

Enseignante à l’école artistique pour femmes de Berlin jusqu’en 1903, elle crée des gravures sur des sujets sociaux comme « La Guerre des paysans », et publie dans la revue Pan. Au cours de son deuxième passage à Paris en 1904, Käthe Kollwitz étudie la sculpture à l’Académie Julian et bénéficie d’un séjour d’étude à Florence dans le cadre du prix Romana qu’elle a remporté. Elle se lance alors dans la sculpture, inspirée par Ernst Barlach, et devient amie avec le peintre Otto Nagel. À son retour, elle prendra en charge l’enfant d’une camarade en grande difficulté, qu’elle considérera comme son troisième fils.

Au début du siècle de nombreux artistes se tournaient vers l’abstraction. Käthe Kollwitz en tant que sculptrice est restée fidèle à son engagement en faveur d’un art socialement engagé. Explorant les thèmes de la maternité, du deuil et de la résistance, elle met en lumière les perspectives des travailleurs et exprime son point de vue en tant que femme. L’art est nécessaire et un important outil de transformation sociale pour Käthe.

À partir de l’automne 1908, Käthe Kollwitz commence à travailler l’argile. En 1909, son premier moulage en bronze est réalisé à la fonderie Gladenbeck à Berlin. Il s’agit du bas-relief de Julius Rupp installé à Königsberg pour son 100 ème anniversaire. De 1913 à 1918, elle se consacre principalement à la sculpture avec par exemple l’œuvre « Couple amoureux » en 1915. Elle commence à travailler sur des sculptures monumentales mais elle abandonnera en 1919.

Son fils cadet, Peter, meurt à l’âge de 18 ans en Belgique sur le front de la Première Guerre Mondiale. Cet événement l’amènera à adopter des positions pacifistes et socialistes. Pour honorer la mémoire de son fils, elle créera « Parents en deuil ». Cette œuvre deviendra avec le temps une commémoration pour tous les parents de soldats tombés au combat.

Après la guerre, son fils Hans se marie. Elle devient en 1919 la première femme membre de l’académie des Arts de Berlin. En 1920, elle prononce une oraison funèbre pour Max Klinger. Ensuite elle s’engage contre la crise d’après-guerre et crée des estampes inspirées par Ernst Barlach.

Sa première exposition individuelle se tiendra en Union Soviétique en 1928, à l’occasion de son 60ème anniversaire. Elle occupe ensuite le poste de directrice de l’atelier des arts graphiques à l’Académie des Arts de Prusse à Berlin jusqu’en 1932. En 1929, elle devient la première femme à recevoir l’Ordre du Mérite des Sciences et des Arts. Par la suite, elle collabore avec Hans Baluschek pour créer l’affiche du film « L’Enfer des pauvres ».

Cependant, à l’arrivée des nazis au pouvoir en 1933, Käthe Kollwitz est contrainte de démissionner de son poste à l’Académie prussienne des arts. Elle doit également renoncer à sa fonction de directrice de la classe de graphisme. En 1935, ses œuvres sont exclues des expositions d’art à Munich et Düsseldorf. Son ami Max Liebermann, ostracisé pour sa judéité, décède. Käthe Kollwitz fait face à des persécutions et des restrictions artistiques. Le régime lui interdit d’exposer son travail, pourtant utilisé pour la propagande nazie. La Gestapo l’interroge après un article dans Izvestija, ses œuvres sont retirées de certaines expositions. En 1937, les œuvres de l’artiste sont saisies par les nazis dans plusieurs musées allemands. Sa renommée lui offre malgré tout une certaine protection contre la déportation.

Elle achèvera tout de même « Mutter mit Zweig kinden », mère avec deux enfants une maman sert deux enfants en 1936. Puis en 1939 « Pietà (mère avec son fils mort) » qu’elle ne considère pas comme sculpture religieuse. Elle réalise son dernier cycle de gravure sur la mort, intitulé « Vom Tode », entre 1934 et 1937. « Turm der mutter » en 1938, la tour des mères, dans cette sculpture plusieurs femmes font bloc pour protéger leurs enfants. En 1940 Karl, malade, décède. Pour exprimer son chagrin, elle crée la petite sculpture « Adieu ». Käthe Kollwitz réalise son dernier travail de sculptrice en 1943, « Deux épouses de soldat attendant ». Elle ira jusqu’à l’étape du plâtre pour celle-ci, toutefois les épreuves en bronze seront posthumes.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, son petit-fils, Peter, âgé de 21 ans tombe à Stalingrad en 1942. Son appartement à Berlin est détruit lors des raids aériens alliés, après plus de 50 ans de vie et de travail. En 1944, elle accepte l’invitation du Prince Ernst Heinrich de Saxe à Moritzburg, près de Dresde, où elle réside dans le Rüdenhof.

Käthe Kollwitz décède en 1945 à l’âge de 77 ans, juste avant la fin de la guerre en Europe. Malheureusement, ni son fils, ni sa sœur, ni ses petites-filles ne peuvent être présents à ses côtés. Dans une ultime lettre adressée à son fils bien-aimé Hans, l’artiste déclare : « La guerre m’accompagne jusqu’à la fin. ». Elle lui avait pris sa santé et ses espoirs. Elle repose désormais dans une tombe d’honneur au cimetière central de Berlin-Friedrichsfelde, dans la section réservée aux artistes.

La sculptrice Käthe Kollwitz faisait preuve d’un grand courage en traitant des sujets délicats et inconfortables.

Au revoir et à bientôt pour une nouvelle anecdote !

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