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Sculpture et art contemporain : ça se mange ? – 1ère partie

Au cours du 20ème siècle, le thème de la nature morte et de la Vanité persiste dans l’art, avec la nourriture comme principal sujet d’inspiration. Les artistes du Futurisme, du Dadaïsme et du Surréalisme expérimentent en intégrant de la nourriture réelle dans leurs œuvres. Ils explorent les liens entre art, cuisine et créativité. La seconde moitié du siècle voit l’émergence de la société de consommation, marquée par l’abondance de produits alimentaires aux emballages attrayants et les publicités tapageuses. La nourriture devient un élément central de l’art contemporain, reflétant les transformations sociales et culturelles de l’époque.

Des artistes comme Giovanni Anselmo, Wolfgang Laib, Jasper Johns, Piero Manzoni, Claes Oldenburg, Jana Sterbak sont mis en lumière. Chacun à leur manière explore des thèmes variés tels que la nature, la consommation, la vanité, le deuil et la matérialité. Mettant en scène des matériaux inhabituels, la salade, le pollen, la viande, ils provoquent et innovent. Ils invitent ainsi à une réflexion sur l’art contemporain et son impact sur la société.

L’iconophagie, une pratique pour soigner

Depuis l’Antiquité, les hommes ont eu l’étrange idée de « consommer » des images. Que ce soit des fresques, des sculptures, des gravures, des hosties estampées ou même des mets sculptés. Ces objets figuratifs, conçus pour la dégustation ou détournés de leur usage initial, se destinent à l’ingestion. Mais pourquoi une telle attitude envers ces œuvres d’art ? Quels sont les imaginaires qui animent ces désirs d’incorporation ? Quels sont les effets et les fonctions de cette pratique iconique, que ce soit sur le plan thérapeutique, religieux, symbolique ou social ? Autant de questions qu’on pourrait se poser sur la pratique de l’iconophagie.

Jérémie Koering, professeur d’histoire de l’art moderne à l’université de Fribourg, a écrit le livre « Les iconophages » (cliquez ici pour acheter le livre sur Amazon). Il a découvert l’existence de cette pratique déjà dans l’Égypte antique. À cette époque le magicien Nofrekôptah conseillait à sa sœur de dissoudre des mots d’un livre sacré dans de la bière pour obtenir la sagesse. Dans l’Europe moderne, on retrouve également des exemples de cette pratique. Par exemple boire de l’eau ayant coulé sur une statue ou mélanger des estampes de saints à de la nourriture. L’iconophagie reste une pratique présente de nos jours. Même si on ne recherche plus les mêmes effets curatifs ou de connaissances qu’auparavant.

Une Vierge d’argile à manger

À l’abbaye d’Einsiedeln en Suisse, la figurine de la vierge à gratter de Maria Einsiedeln est un objet de dévotion populaire parmi les habitants de la forêt-noire depuis environ 1800. C’est une statuette en terre cuite polychrome représentant la Vierge à l’Enfant, surnommée la « Vierge à gratter ». Elle repose sur un socle en bois amovible. Datant de la fin du 18ème siècle ou du début du 19ème siècle. Cette Vierge Noire, symbole de protection et de guérison, grattée avec un petit couteau pour mêler sa poussière à la nourriture. Elle donnait alors l’espoir d’obtenir une guérison rapide pour les malades.

Des répliques, les Schabmadonna, ont été créées pour les pèlerins durant les 17ème et 19ème siècles. Répandues dans certaines régions d’Europe, elles devaient cependant respecter des critères stricts. Une substance sacrée servait à la base de la fabrication de ces figurines, produites en série à partir d’un moule. On utilisait de l’argile ayant été en contact avec une statue d’un saint ou provenant de terre renfermant des reliques.

De Arcimboldo à Haas : des fruits en résine

Guiseppe Arcimboldo, peintre Italien de la Renaissance, a réalisé des portraits végétaux des saisons symbolisant les étapes de la vie. Ses œuvres célèbrent également la nature en explorant les différentes phases de l’existence humaine. Apprécié à son époque pour son style maniériste, il devient le portraitiste officiel des Habsbourg allemands.

Dans ces portraits classiques, tous les éléments séparés qui composent ces images en trompe-l’œil sont distinctement discernables. Le peintre crée ses œuvres en utilisant des aliments, des animaux, voire des objets, pour un rendu réaliste impressionnant. Par exemple, une poire pour une joue, une courgette pour un nez, un champignon pour une bouche. Chaque tableau d’Arcimboldo est un monde en soi. Dans son cycle de tableaux des « Quatre éléments », la logique est la même : des poissons pour « l’Eau », des oiseaux pour « l’Air », des mammifères pour la « Terre », des flammes pour le « Feu ».

L’originalité d’Arcimboldo se manifeste notamment à travers ses tableaux renversants, où il pousse le concept du portrait à son paroxysme. « Le Jardinier » par exemple représente une corbeille de légumes à l’endroit ou un jardinier joufflu lorsque le tableau est retourné. Ces figures anthropomorphiques sont une véritable prouesse artistique, illustrant son ingéniosité et son originalité.

En 2012, Philip Haas, artiste polyvalent, a créé la série monumentale « Four Seasons ». Il s’est inspiré des œuvres de Giuseppe Arcimboldo et proposé ces représentations en 3 dimensions. Ces sculptures en fibre de verre de près de 4 mètres de haut représentent les quatre saisons. Portraits faits de fruits, de poissons, de fleurs, de feuilles, et de toutes sorte de végétaux. Fantaisistes et exubérantes, ils transposent ainsi le monde du portrait classique au paysage urbain. Pour l’exposition Les Extatiques à Paris La Défense en 2023, Haas a proposé une composition inédite. En s’appuyant sur la nature des lieux il expose « Winter » et « Spring » l’un en face de l’autre sur la place des Reflets. Leur esthétique uchronique interpellant ainsi les visiteurs dans l’axe du site.

Salade et pierre chez Giovanni Anselmo

Une des œuvres les plus célèbres de l’artiste italien Giovanni Anselmo est « Struttura che mangia (Structure qui mange) » de 1968. Cet agencement inattendu mêle minéral et végétal. L’équilibre entre le monde organique et minéral se manifeste dans un processus naturel. Lorsque la salade se flétrit, le petit bloc suspendu tombe. Ce phénomène se déroule dans un temps insaisissable pour l’observateur, celui de la perpétuelle évolution des éléments naturels.

Une version de l’œuvre avec de la viande a été exposée une seule fois par l’artiste en octobre 1968. De la sciure placée au pied du pilier absorbait les fluides organiques qui s’en écoulaient. L’œuvre avec de la laitue a également été exposée à plusieurs reprises avec de la sciure. Cependant la sciure ayant perdu sa fonction initiale, l’artiste décide que dorénavant, la présentation se ferait sans rien au pied du pilier. Cette œuvre incarne l’esthétique de l’Arte Povera. Ce mouvement artistique contestataire et poétique qui célèbre l’élément primaire et banal, et prône un art de la récolte et de la récupération à travers des matériaux simples et pauvres.

Pollen, lait et cire d’abeille : la délicatesse de Wolfgang Laib

Wolfgang Laib est un artiste allemand né en 1950. Initialement il était étudiant en médecine, il découvre sa passion pour l’art après un séjour en Inde. Malgré ce changement de voie, il considère toujours son travail artistique comme un moyen de soulager les autres. Influencé par la culture orientale, il crée des œuvres avec du lait, du riz, du pollen ou de la cire d’abeille, des matières naturelles. Son art, marqué par la simplicité et la pureté, invite à une expérience sensorielle et métaphysique. À la recherche de spiritualité et de non-violence, il souhaite rétablir l’harmonie entre l’homme et la nature. Il cherche à célébrer les cycles naturels et honorer la terre nourricière. Pour lui, l’art et la vie sont indissociables et il vise à transformer notre relation au monde. Artiste discret et apprécié des collectionneurs, il ne revendique aucune appartenance religieuse.

Wolfgang partage son temps entre l’Allemagne et l’Inde, où il possède un atelier. Proche de la nature, il recherche l’isolement pour être indépendant et s’éloigner des normes de la société. Inspiré par les moines du Moyen-Âge et les ermites, Laib vit entouré de la nature intemporelle et indépendante. Il trouve ainsi inspiration et renouveau chaque jour dans les éléments naturels qui l’entourent.

Des œuvres sensibles

En 1975, il crée sa première « Pierre de lait », un bloc de marbre blanc poli et incurvé. Chaque matin, du lait frais est versé sur la pierre après l’avoir soigneusement nettoyée du lait de la veille. Elle demande de la patience et de la vigilance, comme le ferait un organisme vivant et délicat. Un rituel quotidien, un hommage.

Ensuite en 1977, il commence à récolter du pollen pour créer des monochromes lumineux au sol. Ces espaces devenant ainsi des propices à la détente et à la méditation. En 1984, il crée pour la première fois des « Maisons de riz », des structures en bois contenant du riz et recouvertes de métal. En 1988, Wolfgang Laib crée sa première Chambre de cire intitulée « Pour un autre corps ». De la cire d’abeille tapisse les murs d’une pièce.

En 1995, avec « Vous Irez Quelque part Ailleurs » il expose des bateaux en cire d’abeille posés sur un échafaudage en bois en référence au meubles conservant les textes sacrés tibétains. Avec « Nowhere Everywhere (Nulle part et partout) » en 1998, deux ziggourats monumentales de 6 mètre de haut en cire d’abeille occupe l’espace du sol au plafond. Laib présente en 2000 « La chambre des certitudes » dans les Pyrénées, une cavité creusée dans la roche et tapissée de cire d’abeille. En 2004, il réalise une seconde chambre de cire intitulée « Sans lieu, sans temps, sans corps ».

Une invitation à la méditation

Les œuvres de Wolfgang Laib illustre le sens du recueillement et de la beauté des ressources de la terre. Elles invitent à la méditation et à la contemplation, offrant une expérience sensorielle et organique unique. Sa pratique artistique s’apparente à un rituel. En premier lieu un travail de récolte patient et méticuleux pour créer des installations minimalistes et épurées.

Dans ses œuvres, l’artiste Wolfgang semble chercher à explorer des concepts de vie et de mort, de transformation et de voyage. Ses pyramides de riz et de pollen symbolisent des montagnes, reliant le ciel et la terre. Tandis que ses Maisons de riz évoquent les tombes bouddhistes transformées en maisons de vie. À travers ses créations, Wolfgang semble bouleverser les sens et les fonctions habituelles. L’artiste invite le spectateur à adopter un regard différent sur le monde et à considérer des perspectives plus poétiques et symboliques.

Les cannettes en bronze de Jasper Johns

Né en 1930, Jasper Johns compte parmi les artistes américains majeurs du 20ème siècle. Auteur d’une œuvre considérée comme annonciatrice du pop art, ses œuvres sont dispersées sur toute la planète. À la fin des années 1950, il commence à peindre ses séries emblématiques de drapeaux américains « Flags » et de cibles « Targets ». Il leur doit sa célèbrité dans le monde entier.

En 1960 Willem de Koonng aurait fait la remarque à Johns que son galeriste pourrait vendre deux canettes de bière en tant qu’oeuvre d’art. Ainsi serait née « Painted Bronze (Ale Cans) ». L’artiste a toutefois préféré une approche plus modérée et a choisi le bronze. Un matériau traditionnel et noble pour créer une sculpture de canettes de bière vides. Cette œuvre se voit comparée au ready-made de Marcel Duchamp. Mais dans un sens inverse, il reproduit des objets de la vie quotidienne avec des matériaux nobles. Il crée ainsi une œuvre d’art qui semble être du « déchet ». Ce geste artistique, à l’apparence cynique, marque selon certains historiens de l’art la séparation entre la créativité de Johns et l’expressionnisme abstrait. L’artiste, préférant les hommes et la modération dans l’alcool, s’éloigne ainsi du monde masculin et alcoolisé des expressionnistes abstraits de son époque.

La provoc’ de Manzoni

Marina Abramović, mentionne que l’art a toujours eu la capacité de provoquer et de perturber les normes établies. C’est le cas avec des artistes tels que Le Caravage, Courbet et Cattelan, qui ont été des figures provocatrices de leur temps. La provocation artistique consiste à bousculer le présent en introduisant des idées et des œuvres qui remettent en question la normalité.

Des œufs signés

Manzoni poursuit son exploration des frontières de l’art en transformant des œufs en œuvres d’art. En 1960, lors de sa performance la plus célèbre, qui s’est déroulée dans les locaux de sa revue et intitulée « Consommation d’art dynamique par le public dévoreur d’art », il a apposé ses empreintes digitales sur 70 œufs durs. Il les a ensuite mangé et distribué au public dans une œuvre intitulée « Uova con impronta (Œuf avec empreinte) ».

Les œufs de Manzoni, tout en étant créés de manière provocatrice avec une référence à la perfection de l’œuf, soulignent le contraste entre leur origine « faite avec le cul » et la beauté de leur forme. Cette juxtaposition invite donc à réfléchir sur la coexistence de la perfection et de la faiblesse dans l’art. L’acte symbolique de les ingérer renforce d’autant plus l’idée de l’art comme nourriture pour l’esprit et le corps. Cela évoque par ailleurs une relation intime et sacrée entre l’artiste, l’œuvre et le spectateur.

De la merde en boîte

« Tout ce que crache l’artiste est de l’art » selon l’artiste Kurt Schwitters. Manzoni s’en inspire et met en vente un lot de quatre-vingt-dix boîtes de conserve de « Merda d’artista (Merde d’artiste) ». Chacune de ces boîtes est numérotée et signée. Elle est de plus accompagnée d’une étiquette détaillant son contenu et sa date de production en mai 1961.

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Piero Manzoni – Merda D’artista (1961) – photo Jens Cederskjold CC-BY-3.0

Chaque boîte devait être vendue au prix de son équivalent en or, en se basant sur le cours du métal jaune au jour de la transaction. Mais Leur rareté relative a fait grimper les prix. Cela a suscité parfois l’indignation du public lorsque des musées en acquièrent à prix élevé.
Manzoni utilise différents niveaux communicatifs dans son art, combinant profondeur et provocation pour attirer l’attention. Cette « Merda d’artista » est un exemple frappant de sa capacité à susciter des réactions. Il remet en question les limites de l’art et de la perception esthétique. Malgré son aspect trompeur et fascinant, cette boîte est une œuvre emblématique du 20ème siècle. Elle soulève des questions sur la facilité apparente de la création artistique, désormais libérée des exigences techniques requérant l’habileté de l’artiste. Elle met également en lumière la réalité de notre condition existentielle.

À l’instar de Duchamp, Manzoni apporte sa contribution conceptuelle en élevant l’importance de la pensée analytique en dehors de l’œuvre. Il n’était pas un provocateur banal en quête de succès, mais un artiste sérieux et préparé, issu d’une famille aisée et avec une éducation humaniste solide.

Jana Sterbak et sa robe de viande

D’origine tchèque, l’artiste canadienne Jana Sterbak est connue pour son utilisation de matériaux peu conventionnels tels que le feu, le chocolat et la glace. En 1996 elle crée « Bread Bed », une oeuvre composée d’un lit et de pain, exposée dans la cellule 88 de l’ancienne prison Sainte-Anne à Avignon. Son sens de l’humour, souvent teinté de noir, et son ironie sont mis au service de sa réflexion sur les absurdités de la vie.

Elle crée en 1987 sa célèbre œuvre « Vanitas : robe de chair pour albinos anorexique ». De la viande de bœuf crue cousue sur mannequin en métal. La robe en viande est recréée pour chaque nouvelle exposition en suivant le même patron d’origine. Accompagnée d’une photographie du modèle original, le spectateur peut alors assister au processus de vieillissement. Son idée a inspiré jusqu’à récemment une artiste comme Lady Gaga. La chanteuse portait une robe de viande créée par Franc Fernandez lors des MTV Awards de 2010.

Sterbak aborde le thème de la vanité, présent depuis le Moyen Âge dans l’art occidental. En montrant l’intérieur du corps humain qui se flétrit et vieillit, elle confronte le spectateur à une réflexion morale. Créée à une époque où l’art était très « propre » et clinique, cette œuvre est l’une des plus importantes de Jana Sterbak. Elle démontre son talent pour explorer les contradictions de la société contemporaine.

De la matière molle aux monuments de Claes Oldenburg

Les artistes pop américains ont rejeté l’Expressionnisme abstrait pour créer un art figuratif qui représente la société de consommation et la vie quotidienne. Leur travail met donc en avant des éléments notables de la culture populaire américaine, tels que la nourriture, les produits de marque et la publicité. Leurs œuvres célèbrent et glorifient les produits emblématiques de l’époque, comme la bouteille de Coca-Cola ou la boîte de Campbell’s Soup, à travers diverses techniques artistiques telles que la peinture, la sérigraphie et la sculpture.

Claes Oldenburg est un artiste suédo-américain connu pour ses sculptures d’objets de consommation du quotidien qu’il transforme en œuvres d’art. Installé à New-York depuis les années 1950, il développe un style d’art urbain populaire qu’il nomme « Urban Pop ». Ses expositions « The Street » en 1960 et « The Store » en 1961-62 mettent en avant son intérêt pour les quartiers défavorisés, les produits de consommation et les objets du quotidien.

La mollesse de la matière

Il utilise du carton et papier mâché, du plâtre, de la toile de jute, de la mousse caoutchouc, recouverts de peinture. Il crée ainsi des sculptures aux formes surdimensionnées aux couleurs vives. À l’image de « Floor Cake » ou encore « Two cheeseburgers, with Everything (Dual Hamburgers) » en 1962 le rendu parait surprenant : la mollesse de la toile introduisant une dose certaine d’humour et de dérision. Oldenburg continue d’explorer cette thématique dans ses œuvres ultérieures utilisant des objets domestiques et des éléments de la culture populaire américaine.

Monuments

En 1965, il commence à réaliser ses « Monuments » dans les espaces publics. À partir de 1975, il travaille avec Coosje Van Bruggen pour créer une grande partie de ses autres monuments.

Les monuments urbains sont réalisés en acier ou aluminium, plastique, fibre de verre, mousse de polyuréthane, béton. Les objets, agrandis, ont désormais une apparence plus industrielle, froide et lisse. Des symboles du capitalisme contemporain présentés avec toujours autant d’ironie et d’insolite. L’artiste adapte les projets aux lieux. Les objets apparaissent alors découpés, morcelés, enterrés, renversés ou couchés, traversant un sol ou un mur. Les objets cultes de la vie américaine des années 60 utilisés par les deux artistes apparaissent volontairement comme des objets à la limite de l’obsolescence.

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