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Un artiste, une anecdote sur Ousmane Sow artiste contemporain africain. Ses oeuvres puissantes semblent puiser leur force dans la terre et dans l’histoire.
Au départ, Ousmane Sow a entamé son parcours artistique en créant des sculptures représentant les Noubas. Sa motivation était liée à l’indignation qu’il a ressenti puisque il apprend en 1988 que ce peuple est menacé d’extermination. En souhaitant leur donner une existence à travers ses œuvres, il est devenu célèbre dans le monde entier.
Natif de Dakar, Ousmane Sow a vu le jour en 1935 et a grandi dans le quartier de Rebeuss. Son père Moctar Sow, qui avait combattu lors de la Première Guerre mondiale avant de devenir chauffeur routier, a grandement influencé sa vie. L’histoire de sa famille et celle du Sénégal ont également inspiré Ousmane Sow dans sa carrière artistique. Sa mère Nafi N’Diaye, issue d’une famille ancienne de Saint-Louis-du-Sénégal, était particulièrement liée à son grand-oncle Lat Dior, un guerrier ayant combattu contre la colonisation française avant de perdre la vie. C’est donc cette histoire qui a conduit Ousmane Sow à faire des guerriers africains l’un des thèmes principaux de ses oeuvres d’art contemporain.
Après avoir renoncé à suivre un parcours aux Beaux-arts, Ousmane Sow obtient son diplôme de kinésithérapeute à Paris. Il reçoit ainsi une connaissance approfondie du corps humain. Après avoir choisi la nationalité sénégalaise, il est retourné dans son pays en 1965 pour y fonder le premier service de kinésithérapie. Cependant, il a continué à sculpter sans envisager de faire de la sculpture son métier. En 1968, une de ses sculptures est présentée au premier « Festival mondial des Arts nègres de Dakar ». Après un bref retour en France, il retourne définitivement au Sénégal en 1978. Il commence à y expérimenter différentes techniques et matériaux pour ses sculptures. Il crée finalement sa propre matière à partir de résines usagées, de tissus effilochés, de terre et d’ocres macérées. C’est cette même matière qu’il utilise pour sa maison à Dakar, Le Sphinx.
Dans la tradition de l’Oba du Bénin, il utilise le bronze pour ainsi faire voyager ses œuvres dans le monde entier et promouvoir le bronze africain classique. Un métal chargé d’histoire et de signification.
En 1999 l’installation monumentale « Little Big Horn » le fait connaître au public français. Cette oeuvre est aujourd’hui exposée au village fortifié du Mont Dauphin. Il s’agit d’une une réinterprétation contemporaine de la bataille américaine de Little Big Horn de 1876. Dès le premier regard, la puissance de ces sculptures captive, elles semblent constituer le campement d’une tribu éphémère. Leur texture ressemble à de la glaise, mais avec des reliefs saisissants leurs donnant vie. Elles inspirent une certaine crainte, comme si elles sont vivantes et peuvent se mouvoir. L’exposition est devenue une attraction touristique populaire sur le Pont des Arts à Paris. Elle y attire près de 3 millions de personnes de sorte que l’espace se transforme en un lieu de rassemblement et de contemplation.
Ousmane Sow, considéré comme le fondateur de l’art contemporain africain, est mort en 2016 à 81 ans au Sénégal.
À bientôt pour une nouvelle anecdote !
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