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L’artiste Alexandra Bircken interrogation de la tension entre plein et vide

Une artiste, une anecdote sur Alexandra Bircken, l’artiste qui étire les limites et recompose les frontières.

Alexandra Bircken, née en 1967, est une artiste d’origine allemande. Ayant grandi à Remscheid en Rhénanie, elle part à Londres au début des années 90. Elle intègre le département mode du prestigieux Central Saint Martins College of Art. C’est alors un haut lieu de créativité ayant eu en formation de grands noms comme John Galliano, Stella McCartney, Alexander McQueen,…Elle sort diplômée en 1995.

Alexandra Bircken crée sa propre marque avec Alexander Faridi et poursuit une carrière indépendante dans le monde de la mode, d’abord à Londres puis à Paris. Elle a par exemple exercé en tant que créatrice pour Jean-Charles de Castelbajac à Paris. Elle collabore avec Martin Margiela, influençant profondément son approche des matériaux et des formes. Alexandra revient à Londres en 2000 en tant que Maître de conférences à Central Saint Martins mais vit et travaille à Cologne, en Allemagne.

Alexandra Bircken s’éloigne progressivement du monde de la mode. Ses vêtements et accessoires évoluent peu à peu pour devenir des œuvres d’art à part entière. Se tournant vers l’art contemporain, elle utilise divers objets tels que des tricots et des pièces de machines. Par exemple « Berge (Montagnes) » est une sculpture réalisée en tricot et date de 2003. Elle explore ainsi la vulnérabilité et la résilience des corps humains dans des contextes sociopolitiques complexes.

Son séjour à Londres a marqué son parcours. Établie à la galerie BQ de Cologne depuis 1999, elle débute officiellement sa carrière en 2004 avec sa première exposition. Dans son atelier à Cologne ses premières créations intègrent des éléments tricotés et tissés. Alexandra Bircken incorpore alors rapidement dans son travail d’artiste des objets prêts-à-porter comme des porte-vêtements, mannequins et motos. Elle expérimente également avec l’espace d’exposition, en le ré-imaginant comme une forme corporelle.

L’exposition « Stretch » au Kunstverein de Hambourg en 2016, se distingue par l’utilisation innovante de matériaux variés tels que textiles, latex et pièces de motos. Bircken explore la tension et les limites entre le corps et son environnement à travers des installations où les matériaux se retrouvent étirés ou suspendus. Cela symbolisant à la fois la fragilité et la résistance. Cette exposition sera présentée également au musée Abteiberg et au Centre de l’art contemporain d’Ivry (CREDAC) en 2017. À partir de 2018 l’artiste enseigne à l’Académie des Beaux-Arts de Munich.

Entre 2021 et 2022 une rétrospective au musée Brandhorst a mis en valeur des œuvres emblématiques. Des motos modifiées en animaux ou poupées y figuraient. L’artiste expose également son œuvre intitulée « Origine du monde », un clin d’œil à l’œuvre notoire de Gustave Courbet. Cette pièce controversée présente dans un cube de verre rempli de formaldéhyde, le placenta de l’artiste. Cela reflète bien son approche audacieuse et provocante de l’art.

Parmi ses expositions marquantes citons « Fair Game » au KINDL, le Centre d’art contemporain de Berlin en 2022. Elle symbolise l’entrecroisement de la terreur et du plaisir, avec des formes humaines en latex. Cette présentation questionne la transformation et l’exploitation corporelle.

Bircken décrit sa pratique d’artiste comme matérialiste, souvent déclenchée par des réactions à des situations spécifiques. Elle insiste sur l’importance de déconstruire les perceptions traditionnelles du corps et des limites. Son intention est de provoquer chez le spectateur une réflexion critique et empathique. L’artiste exprime aussi sa volonté d’acquérir des connaissances sur les aspects scientifiques, politiques et spirituels pour mieux appréhender les enjeux mondiaux.

« Je veux que mes œuvres reflètent à la fois colère et éveil, une quête de vérité au milieu du chaos. »

Dans son travail d’artiste, Alexandra Bircken conçoit ses œuvres à partir de situations concrètes plutôt que de récits préconçus. Elle s’inspire de références culturelles pour susciter une réflexion profonde sur l’interaction entre le corps, l’identité et l’espace. L’œuvre de Bircken ne doit pas être perçue comme une simple illustration d’idées. C’est une expérience matérielle autonome, inscrite dans le post-minimalisme. Son approche privilégie la manipulation des matériaux pour poser des questions plutôt que de transmettre des messages ludiques ou utopiques.

Bircken évite les déclarations didactiques sur l’état du monde. L’artiste leur préfère une perspective externe et compatissante, voire quasi chamanique, face aux contradictions humaines. Sa pratique ne vise ni à normaliser ni à résoudre nos relations, mais à explorer l’aliénation et les défis contemporains. Alexandra Bircken réaffirme que la pensée critique émerge souvent dans les moments de silence et d’incertitude.

Au revoir et à bientôt pour une nouvelle anecdote !

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