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Le Corbusier, un architecte-artiste des formes en lumière

Un artiste, une anecdote sur Le Corbusier, un architecte-artiste des formes en lumière.

Le Corbusier, de son nom de naissance Charles-Edouard Jeanneret-Gris, naît le 6 octobre 1887 en Suisse. Il a un grand frère Albert. Son père Georges-Edouard, horloger, passionné de randonnée, et également impliqué dans le Club Alpin, était un homme anxieux. Il assumait avec inquiétude la charge financière de sa famille. Sa femme, Marie Jeanneret-Perret, pianiste et professeur, créait ainsi un environnement familial ouvert à l’art et à la nature.

Il fréquente en 1900 une des premières écoles d’arts appliqués de Suisse. Fondée en 1873, l’école initiale formait des ouvriers horlogers et décorateurs. Dès l’âge de 13 ans il commence ses études avec une formation de graveur-ciseleur de boîtiers de montres à l’École des Arts de La Chaux-de-Fonds. C’est là qu’il rencontre Charles L’Eplattenier, un peintre local au parcours atypique formé aux Beaux-Arts de Paris. Ce dernier a une influence déterminante sur lui. Ayant de grandes ambitions pour ses étudiants, L’Eplattenier met en place un programme spécifique pour les plus talentueux. Il prévoit alors déjà un avenir dans l’architecture pour Charles-Edouard.

« Édouard prend plaisir à l’école d’art, fait de la gravure et du dessin et est paraît-il un des bons élèves. »

Journal du Père, Georges-Edouard Jeanneret, 20 mai 1902

En 1905 son frère Albert, excellent violoniste, se reconvertit en compositeur et professeur de musique. Sa mère lui marque un intérêt plus marqué que pour Charles. En 1911 Charles-Edouard explore divers pays d’Europe centrale et du Proche-Orient, visitant Budapest, Belgrade, Constantinople, Athènes et Naples. Il prend des notes, réalise des croquis et envoie des articles à la Feuille d’avis de La Chaux-de-Fonds, « son école ». Ses articles sont plus tard publiés après sa mort sous le titre « Le voyage d’Orient ». Initialement prévu pour quelques semaines, son voyage dure sept mois.

En 1920, Charles-Edouard s’inspire du nom de son trisaïeul maternel « Lecorbésier » d’origine belge, dans le choix de son pseudonyme. Il ouvre son agence à Paris avec son cousin pour réaliser ses premiers projets d’architecture. Selon « Le Corbusier » l’architecture consiste en un jeu des volumes sous la lumière.

Entre 1928 et 1939, Le Corbusier explore des formes artistiques plus libres en dehors du purisme. Il se tourne vers des objets à réactions poétiques. Il s’inspire de divers éléments comme des galets, des cordes et des coquillages. Ils nourrissent sa créativité et auront une influence majeure sur son œuvre. Durant cette période, il croise la route de Joséphine Baker et des rumeurs circulent sur une relation intime entre eux, alimentée par des croquis et une lettre adressée à sa mère lors d’une traversée.

Il épouse tout de même Yvonne Gallis en 1930, une monégasque installée à Paris. Mannequin occasionnel, elle évoluait notamment dans le milieu de la mode. D’origine modeste, Yvonne n’a jamais montré un grand intérêt pour le travail et les préoccupations de son futur époux. Ils ont partagé de nombreuses années de vie en attendant chacun leur naturalisation française. Leur correspondance témoigne de leur passion pour la Méditerranée. Le Corbusier a des sentiments complexes envers les femmes, sans doute en raison de son éducation stricte et de son mariage compliqué.

En 1945, Le Corbusier collabore avec Savina, artisan sculpteur ébéniste breton, pour concevoir des sculptures. C’est ce dernier qui lui envoie des vivres lorsqu’il se réfugie dans les Pyrénées pour fuir la guerre. En 1945 toujours, Le Corbusier invente « le Modulor », une notion architecturale basée sur des dimensions humaines. Il aspirait à créer une œuvre architecturale qui n’était pas sculptée mais plutôt assemblée.

Le processus de leur collaboration est bien orchestré, Le Corbusier imagine les formes à partir de ses peintures et dessins. Ensuite il envoie ses esquisses à Savina qui les matérialise en sculptures en bois, généralement d’un seul bloc ou assemblées. Le Corbusier se charge ensuite de la polychromie.

Entre 1949 et 1954, Le Corbusier se lancera dans une période « Brutaliste » dans son architecture autant que dans ses œuvres. Les tableaux qu’il réalise arborent des couleurs primaires vives et des formes à la fois libres et géométriques. Une période très productive pour son travail. Leur collaboration a donné naissance à quarante-quatre sculptures inspirées des arts anciens et des couleurs intemporelles, signées JS-LC ou LC-JS. Parallèlement, Le Corbusier travaille avec des verriers de Murano à partir de 1952, créant des sculptures en verre coulé et taillé.

Grâce à son concept du Modulor, il érige en 1952 un petit cabanon de dimensions 3,66 mètres sur 3,66 mètres à Roquebrune-Cap-Martin. Ce cabanon, d’une conception compacte, intègre diverses fonctions dans une structure en bois montée sur place.

Après le décès de son épouse Yvonne en 1957, Le Corbusier prend en charge le projet de leur tombe. Il opte pour le cimetière de Roquebrune-Cap-Martin, symbole de son attachement à la Méditerranée.

Entre 1961 et 2006, plusieurs projets majeurs ont été réalisés à Firminy tels que l’Unité d’Habitation, le Stade, et l’église Saint-Pierre. Cependant seule la Maison de la Culture sera construite de son vivant. À 77 ans le 27 août 1965, Le Corbusier fait une crise cardiaque pendant sa routine de natation quotidienne en Méditerranée, sur la plage du Buse. Si près de son cabanon à Roquebrune-Cap-Martin.

Artiste décoré de nombreuses distinctions dont la Médaille d’or royale pour l’architecture, commandeur des Arts et des Lettres, et docteur honoris causa de plusieurs universités prestigieuses. En 1968, la Fondation Le Corbusier a été créée à Paris pour préserver son œuvre.

Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez consulter le livre « C’était Le Corbusier » de Nicholas Fox Weber, édité en 2009 (cliquez ici pour l’acheter sur Amazon). Cet ouvrage abondamment illustré, comprend des sources d’archives en partie inédites, notamment la correspondance privée de l’architecte. L’auteur dresse un portrait émouvant et nuancé. Il révèle un artiste à la fois irritable et dépressif, affectueux et passionné. Il met en lumière un homme apolitique, prêt à courtiser les puissants, tels que Staline, Mussolini, Pétain ou De Gaulle, pour obtenir des commandes.

Toutefois, en 1938 il a écrit un livre ayant pour titre « Des canons, des munitions ? Merci ! Des logis… SVP ».

Le Corbusier était un artiste véritablement complet explorant une variété de supports comme la peinture, le dessin, les estampes, la sculpture, la tapisserie et les émaux. Son approche globale de l’art cherchait ainsi à fusionner ces différentes disciplines pour créer une synthèse des arts majeurs.

Sa vision avant-gardiste et son utilisation du béton armé on révolutionné l’urbanisme et le design avec son concept « d’unité d’habitation ». Il propose une solution innovante pour les problèmes de logements d’après-guerre. Son héritage est néanmoins controversé et critiqué par de nombreux urbanistes et architectes. Cependant, Le Corbusier reste considéré comme un visionnaire, et sa vision continue d’influencer l’architecture et l’urbanisme moderne.

Au revoir et à bientôt pour une nouvelle anecdote !

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  • Temps de lecture :8 min de lecture