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Une artiste, une anecdote sur Marta Pan et ses sculptures alliant géométrie, simplicité et dynamisme.

Marta Pan est née à Budapest en 1923. Formée à l’Académie des Arts de Budapest, elle s’installe à Paris en 1947. Inspirée par les végétaux, elle dessine leur articulation avec sensualité. Elle exprime ces formes grâce à la terre chamotée et à la céramique, créant des compositions abstraites. Elle fait la rencontre de personnalités influentes telles que Brancusi, Fernand Léger, ainsi que Le Corbusier dont elle épouse le collaborateur André Wogenscky.

Ensemble, André et Marta ont conçu des œuvres qui fusionnent la sculpture et l’architecture. Leur collaboration mutuelle a permis à chacun d’apprendre de l’autre et de développer une perception commune du monde. Leur maison de Saint-Rémy-lès-Chevreuse témoigne pleinement de leur vision de l’espace et de l’esthétisme. Dessinée par son mari André Wogenscky, la maison présente une esthétique moderniste. Les espaces de vie et de travail se complètent. L’atelier de Marta Pan donne sur le jardin dans lequel une vingtaine de sculptures épurées dialoguent.

« La forme est le cocon pour contenir, protéger, fixer la pensée »

Marta Pan

Marta Pan développe un intérêt pour les sculptures qui s’animent naturellement. Cette combinaison de pureté, de mouvement et d’équilibre est propre aux œuvres de l’artiste. En 1954, elle commence à expérimenter la sculpture sur bois sous la tutelle du menuisier Charles Barberis. Elle crée alors des formes abstraites qui se démarquent par leur dynamisme comme en témoigne l’œuvre « Ébène ». Les sculptures en bois sont rares dans les premières réalisations de Marta Pan. Elles mettent en évidence son attrait pour le mouvement et la simplicité géométrique, ainsi que pour les formes naturelles épurées et souples.

En 1954, elle présente « Teck », une œuvre en bois articulée. Celle-ci inspirera à Maurice Béjart la création d’un ballet autour de cette sculpture (lien vers la vidéo sur Youtube). En 1957 Marta Pan crée « Balance en deux » dans la série « Les Équilibres ». Cette oeuvre se compose de deux éléments en bois, distincts, habilement disposés l’un sur l’autre, créant ainsi un équilibre fragile. Cela inspirera une nouvelle chorégraphie à Maurice Béjart en 1959.

Marta Pan est connue pour ses sculptures flottantes. Le conservateur du musée Kroller-Muller, attiré par la nouveauté de ses créations lui commande sa première sculpture flottante appelée « Otterlo ». Sa réalisation en fibre de verre et aluminium mobilise une équipe de plus de trente personnes. Ses œuvres, disposées de manière à concentrer l’espace, créent une puissante attraction dans des parcs tels que Bobigny, Kerguehennec, Otterlo, Duisburg, Dallas, Hakanone. Ces sculptures captivent grâce à l’alliance changeante des courants dans l’air et dans l’eau.

Elle utilisera également du béton dans ses projets. Notamment la Place d’Armes du ministère de la défense à Beyrouth. Elle y place un mur en béton lacéré et fendu en son centre, donnant une impression de passage, de puissance, d’histoire. Intégrées dans des espaces publics elles interagissent alors avec les passants. Au CHU Necker à Paris, les sculptures suivent la déambulation jusqu’à un bloc semblant avoir roulé sur le sol, créant ainsi un événement spatial dans le hall.

Pionnière de l’art accessible à tous, Marta Pan a créé des sculptures installées dans des espaces publics à travers le monde. Devant des immeubles, le long de rues principales et sur des places. Elle a également participé à la création d’espaces urbains en travaillant en collaboration avec des aménageurs, des urbanistes, des architectes et d’autres artistes. Cliquez sur ce lien pour voir une vidéo sur Tiktok de l’oeuvre « Sculpture » . Elle est installée dan le musée de la sculpture en plein air, au jardin Tino Rossi à Paris.

L‘oeuvre « Le Labyrinthe » date de 1973, installée au Lycée Madame de Staël à Montluçon. Cette œuvre circulaire, composée de béton et d’émaux de Briare est pensée comme un lieu à investir plutôt qu’une œuvre plus « classique ».

En 1994 elle est nommée commandeur des arts et des lettres. En outre elle reçoit en 2001 le prestigieux prix Premium Impérial au Japon, une distinction honorifique d’une grande renommée qui témoigne de la reconnaissance internationale de son œuvre.

Après avoir connu une carrière internationale sans interruption, Marta Pan s’est éteinte en 2008 et son mari 4 ans plus tôt. Conformément à leur souhait, la maison-atelier est devenue le siège d’une fondation portant leurs noms. L’objectif de cette fondation est de s’ouvrir au public afin de mettre en valeur leurs œuvres respectives, et développer des actions éducatives à destination des jeunes ainsi que des étudiants en art et en architecture.

À bientôt pour une nouvelle anecdote !