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Rosa Bonheur, un talent unique dans la représentation de la vie animale

Une artiste, une anecdote sur Rosa Bonheur : Une pionnière de l’art animalier au 19ème siècle.

Marie-Rosalie Bonheur dite Rosa Bonheur, née le 16 mars 1822 à Bordeaux est une artiste peintre et sculpteure. Souvent associée à l’anticonformisme elle a eu, en réalité, une petite enfance aisée. La mère de Rosa Bonheur, Sophie Marchisio, adoptée par un riche commerçant bordelais, a reçu une éducation bourgeoise. Elle a ensuite rencontré le peintre Raymond Bonheur lors de ses cours de dessin, et ils se sont mariés en 1821. Raymond Bonheur a encouragé et soutenu ses 4 enfants, Rosa, Auguste, Juliette et Isidore à suivre une carrière artistique. Ils ont majoritairement opté pour la peinture animalière à l’exception de Idisore devenu sculpteur animalier.

Lorsqu’elle a deux ans en 1824, son père fait un portrait d’elle. On peut déjà y remarquer le fort caractère de l’enfant. En effet, elle porte un pantalon, vêtement qu’elle conservera tout au long de sa vie. On raconte dans sa famille que Rosa était une enfant indisciplinée. Sa mère lui apprenait à écrire les lettres en les associant à des dessins d’animaux.

À l’âge de dix ans la famille déménage à Paris sous l’influence du père adepte du saint-simonisme. Il les quittera quelques mois pour poursuivre ses études dans un couvent. Après s’être démenée seule pour subvenir aux besoins de ses enfants, la mère de Rosa décède probablement du choléra à 36 ans en avril 1833. En raison de la situation financière précaire de la famille, elle est enterrée dans la fosse commune au cimetière de Montmartre. Rosa, âgée de seulement 11 ans, attribue ce décès à l’épuisement et en fera un événement décisif dans sa vie. Elle décide alors de ne jamais se marier ni de fonder une famille, pensant que cela pourrait la tuer.

Elle abandonne alors son destin de couturière et devient artiste peintre dans l’atelier de son père, se spécialisant dans l’art animalier. À la suite de ses cours d’art appliqués, la jeune adolescente se rend au musée du Louvre pour copier les sculptures d’animaux en plâtre réalisées par Pierre-Jules Mène, un sculpteur français proche de son père. En reproduisant ces oeuvres, elle parvient à mémoriser de façon précise et rapide la morphologie des animaux.

Le défie des conventions sociales

Elle rencontre Nathalie Micas, une jeune fille fragile que ses parents décident de faire immortaliser en peinture. Rosa et Nathalie deviennent inséparables et vivent en tant que compagnonnes. Bien qu’elle se conforme aux normes dans la plupart de ses portraits en portant une robe, Rosa maintient une coupe de cheveux courte. Elle ne revendique pas explicitement le féminisme, mais elle l’incarne pleinement dans ses actions. Par exemple porter un pantalon, soumis à une dérogation et une autorisation renouvelable tous les six mois à la Préfecture de Paris. Grâce à son indépendance et à sa renommée, Rosa Bonheur inspire l’émancipation des femmes en faisant preuve d’une grande autonomie. Elle transgresse les conventions sociales sans toutefois provoquer de scandale.

Plus connues pour ses peintures animalières, Rosa Bonheur sculpte également des animaux domestiques en terre cuite très appréciés pour leur réalisme et leur caractère. Certains fondus en bronze comme par exemple : « Brebis tondue » vers 1842, « Brebis couchée », « Taureau » vers 1850, « Boeuf couché », ou encore « Cheval ». Cependant, elle décide de ne plus exposer à Paris à partir de 1848 pour ne pas éclipser son frère, Isidore Bonheur. À l’âge de 27 ans en 1849 Rosa reçoit une commande de l’État pour peindre « Labourage nivernais », une oeuvre exposée au musée du Luxembourg et considérée comme un triomphe.
Elle avait une vision ambivalente de la relation entre les hommes et les animaux. Elle montre dans ce tableau la souffrance des animaux travaillant dur. Cette oeuvre peut être considérée comme un prélude au combat animaliste, bien qu’il n’y en avait pas à l’époque. Rosa Bonheur représente la grandeur et la sensibilité des animaux sans les caractériser comme humains.

Son oeuvre majeure « Le Marché aux chevaux » de 1853, lui apporte une renommée internationale instantanée. Cela lui permet d’entreprendre une tournée en Europe et d’être acclamée dans les cours princières. Elle est même présentée à la reine Victoria. Le tableau, d’abord acheté par son ami et agent Ernest Gambart pour 40 000 francs, est ensuite racheté par un Américain pour la somme incroyable de 268 500 francs-or, une première dans l’histoire. À seulement 31 ans, Rosa Bonheur devient la première femme à investir dans un bien grâce à son travail.

En 1860, Rosa Bonheur s’installe à By, en Seine-et-Marne, où elle fait construire un grand atelier et aménage des espaces pour ses animaux. Elle est la première femme peintre à recevoir en 1865 la Légion d’Honneur, décernée par la princesse Eugénie. En 1894, Rosa devient la première femme promue au rang d’officier, marquant ainsi un jalon important sous la Troisième République.

Superstar de l’art au 19ème siècle, sa renommée décline après sa mort en raison d’un style considéré comme démodé et de l’émergence de courants artistiques avant-gardistes. Sa popularité était telle aux États-Unis qu’elle était même commercialisée sous la forme de poupées à son image.

Rosa a partagé sa vie pendant plus de 50 ans avec la peintre Nathalie Micas. Après la mort de cette dernière, Rosa Bonheur sombre dans la tristesse et perd toute inspiration artistique. Anna Klumpke, une artiste américaine, deviendra son amie et héritière de ses biens, elle peindra ce portrait en 1898. En 1899 après une promenade en forêt, Rosa Bonheur décède suite à un problème pulmonaire. Dans son journal, Rosa exprime son souhait d’épouser Nathalie si elle avait été un homme. Elles sont enterrées ensemble au cimetière du Père Lachaise.

Rosa bonheur a refusé les obsèques militaires auxquelles elle a droit en tant qu’officier de la Légion d’Honneur. La Fronde, un journal féministe, fera plusieurs publications sur son décès. La Société des artistes français lui décernera la médaille d’honneur à titre posthume à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900.


Au revoir et à bientôt pour une nouvelle anecdote !

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