Une artiste, une anecdote sur Sarah Bernhart, une artiste aux multiples talents et une sculptrice oubliée. Première « star » internationale ayant connu un immense succès dans le monde. Le poète Jean Cocteau l’a qualifiée de « monstre sacré », elle a également été une sculptrice extraordinaire.
Elle a milité en faveur de causes importantes telles que l’abolition de la peine de mort et le soutien à Louise Michel. Elle a dû faire face à des attaques visant à la discréditer à l’époque. Probablement en raison de la jalousie suscitée par son talent exceptionnel. Cette personnalité courageuse, excentrique et inventive n’a jamais laissé les épreuves de la vie entraver ses ambitions et ses aventures. Elle a subi l’ablation d’un rein, d’un poumon et d’une jambe. Cette artiste indépendante, passionnée par de multiples activités, concevait costumes et décors, écrivait et peignait. Elle créait avec enthousiasme aux côtés de sa compagne de longue date, l’artiste Louise Abbéma.
Elle a également utilisé habilement son nom pour promouvoir des produits de consommation. Son style vestimentaire et son apparence ont influencé la mode, les arts décoratifs et l’esthétique de l’Art Nouveau. À sa demande, Mucha réalisera plusieurs affiches pour ses pièces de théâtre, ce qui jouera un rôle prépondérant dans la carrière de ce peintre, devenu artiste phare de l’Art nouveau. Le talent et la présence de Sarah Bernhart sur tous les fronts de la création en a agacé plus d’un.
En tant que sculptrice, Sarah Bernhart avait un talent exceptionnel et expose ses œuvres dès 1875. En 1878, elle s’écrie : « Il me semble maintenant que j’étais née pour être sculpteur ». Charles Garnier lui a passé commande d’une sculpture allégorique intitulée Le Chant afin d’orner la façade du nouvel opéra de Monte-Carlo.
À l’âge de 25 ans, elle ne se contente pas d’un simple hobby. En dépit d’une carrière d’actrice réussie et même désignée la voix d’or par Victor Hugo, elle décide de s’investir pleinement dans l’art de la sculpture en suivant des cours à l’éminente Académie Julian. Elle commence en pratiquant le moulage de bronze, avant de se lancer dans la sculpture en marbre, une discipline engagée pour l’époque.
Bien qu’elle ai subi des critiques, Sarah Bernhart a créé de nombreuses œuvres remarquables. Elle a notamment réalisé un relief représentant Ophélie et la tête de son défunt époux Jacques Damala. L’académie Julian lui a remit une mention honorable pour « Après la tempête », une œuvre poignante représentant une grand-mère portant son petit-fils noyé. Cette sculpture, exposée au National Museum of Women à Washington, s’inspire de la Piéta de Michel Ange. Jules Clarétie, écrivain et critique d’art, avait exprimé des doutes quant à l’attribution de l’œuvre à Sarah Bernhart. Même s’il a reconnu que la sculpture a un certain intérêt, il a suggéré qu’elle ne l’a probablement pas créé elle-même. Sarah avait exigé des excuses, qui lui ont été faites, mais la rumeur a persisté.
En 1878, le sculpteur Auguste Rodin avait ajouté à la critique qu’elle utilisait la sculpture comme un moyen d’accroître sa popularité, car être la meilleure actrice de tous les temps ne suffisait pour elle. Émile Zola a exprimé sa colère face aux critiques négatives que subissait l’artiste et l’a soutenue en déclarant « C’est ridicule ! Ils veulent maintenant réguler ses activités quotidiennes, en plus de la juger maigre ou folle… Nous devrions immédiatement voter une loi pour empêcher la montée de talents ! »
En somme, son approche multidisciplinaire de l’art l’a amenée à explorer divers domaines artistiques. Elle a toujours cherché de nouvelles expériences sans se laisser intimider par les critiques. Débordante de vitalité, cette artiste s’est distinguée par son esprit philanthropique et son engagement à travers une variété d’activités. Création de spectacles de charité, confection de costumes, sculpture, écriture, peinture. Elle a également offert des représentations gratuites aux soldats blessés pendant la Première Guerre mondiale. Elle a témoigné ainsi de son dévouement envers les autres. Sarah Bernhart, figure emblématique du théâtre féministe dont les œuvres continuent à être appréciées aujourd’hui, un siècle plus tard.
À bientôt pour une nouvelle anecdote !
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