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Un Picasso fantastique et terrifiant tout entier tourné vers l’art

Un artiste, une anecdote sur Picasso, un monstre fantastique et terrifiant qui a tourné son regard et sa vie vers l’art.

Pablo Picasso naît à Malaga en Andalousie en 1881 d’un père professeur de peinture et conservateur du musée et d’une mère venant d’une famille de vignerons. À l’âge de 8 ans, encouragé par son père, il peint ses premiers tableaux. Le musée ferme en 1891, la famille doit alors déménager vers Barcelone. En 1895 pour guérir sa sœur Conchita, il promet de ne plus jamais peindre. Son souhait ne se réalise pas, il se plonge dans son art.

Influencé par l’architecture de la Sagrada Familia, Pablo étudie la peinture. Il réussit alors le concours d’entrée à l’école supérieure de design et d’art de Barcelone en un jour, là ou il faudrait un mois pour le réaliser. Se liant d’amitié avec le peintre Carlos Casamegas, ils voyagent ensemble vers Paris. Le suicide de ce dernier en 1901 marquera le début de sa période bleue. Une période montrant des sujets poignants sur la souffrance des travailleuses, des pauvres et des exclus. C’est à partir de cette année là que l’artiste signe ses oeuvres du nom de sa mère, Picasso.

Picasso rencontre Fernande Olivier en 1904. En raison de ses relations avec un ami qui l’héberge, les autorités françaises fichent l’artiste en 1905 comme anarchiste. En 1907 Picasso réalise « Les Demoiselles d’Avignon », une peinture controversée qui a marqué le début du cubisme, mouvement qu’il a développé avec Georges Braque. Interrogé cette même année dans une affaire de vol de statuettes au Louvre, il n’est pas poursuivi. En 1909 il sculpte « Tête de femme (Fernande) » un portrait de Fernande , un premier pas vers la sculpture cubiste. Leur relation prendra fin en 1912.

Pendant la Première Guerre mondiale, Picasso vit à Montparnasse avec Modigliani et d’autres artistes. Il a perdu sa compagne de l’époque, Eva Gouel entrée dans sa vie en 1911, des suites d’un cancer. Cocteau lui propose alors un projet pour l’aider à sortir de cette période sombre. Il y rencontre Olga Khokhlova qui devient son épouse en 1918. En raison de leur nationalité étrangère, Olga et Pablo ont dû subir une enquête de police. Picasso explore de nouveaux styles artistiques et s’éloigne ainsi du mouvement cubiste. Son fils Paulo naît en 1921.

Il rencontre Marie Thérèse Walter en 1925, sa nouvelle muse. L’artiste a réalisé une quantité importante de portraits d’elle, dont une œuvre célèbre « Le Rêve » de 1932. Picasso réside dans son château de Boisgeloup en Normandie entre 1930 et 1935. Une période marquée par une concentration sur la sculpture, il y réalisera des sculptures « Tête de femme ». Il se sépare de Olga et quelques mois plus tard Maya, sa fille avec Marie Thérèse, vient au monde.

Picasso aurait pu s’enfuir pendant la Seconde Guerre mondiale. Il reste mais sera soupçonné par l’occupant car toujours fiché anarchiste, finalement arrêté puis relâché.

Picasso a été influencé par Dora Maar, une artiste au caractère bien trempé avec qui il a eu une relation de 1937 à 1944. Son influence se reflète dans les oeuvres de Picasso de cette période, souvent représentée avec un air réfléchi et soucieux. Cette relation l’a ainsi poussé à s’impliquer dans la guerre d’Espagne et à peindre le célèbre tableau « Guernica » présenté à l’Exposition internationale à Paris en 1937.

Picasso rencontre Françoise Gilot, intellectuelle et peintre « de bonne famille » en 1943. Leur relation débute par des visites de plus en plus intimes. De cette relation naîtront Claude en 1947 et Paloma en 1949, représentés fréquemment avec leur mère.

En 1946, Picasso découvre l’atelier de poterie Madoura à Vallauris sur invitation des propriétaires, Georges et Suzanne Ramié. Les céramiques sont pour lui un art entre peinture et sculpture. Une période méconnue de son parcours, le maître y a pourtant réalisé près de 4500 pièces ! Son couple avec Françoise va mal, il rencontre en 1952 Jacqueline Roque, alors employée à la poterie. Françoise Gilot épuisée le quitte et part sur Paris avec leurs deux enfants. À 73 ans Picasso vit mal cette séparation.

Picasso réalise en 1949 « L’Homme au mouton » avec le souhait que cette oeuvre reste accessible à tous dans un lieu public. Ce sera chose faite, un exemplaire offert par l’artiste se trouve effectivement à Valauris sur la Place Paul Isnard. Certaines de ses oeuvres les plus connues sont « La Chèvre » et « La petite fille sautant à la corde » (représentant sa fille Paloma) réalisées en 1950, ainsi que « La femme enceinte » en 1959.

Jacqueline devient donc sa nouvelle muse, et sa seconde épouse. Ces années passées avec elle furent une source d’inspiration capitale, un véritable hymne à l’amour, à la création et à la sensualité. Il a peint plus de quatre cents portraits d’elle. Ils se marient en 1961 et s’établissent de manière permanente au mas Notre-Dame de Vie à Mougins.

Il aimait les femmes d’une manière spéciale, contraire aux conventions de son époque. Il a été accusé de misogynie et de violences envers ses compagnes. Modèles, artistes ballerines elles ont toutes joué un rôle crucial dans la vie personnelle et artistique de Picasso. Leurs relations complexes marquées par la souffrance, la jalousie, les infidélités et les déchirements, mais aussi par l’amour, la créativité, le bonheur et la paternité, ont rythmé la vie amoureuse de l’artiste et de ses muses. Ses enfants sont présents dans sa vie mais à chaque étape, il laisse derrière lui sa vie passée.

Tout de même longtemps ignoré par les Musées nationaux, l’artiste finit par être reconnu et célébré. Très superstitieux, Picasso refusait de faire un testament de peur « d’attirer la mort » disait-il. Il meurt en 1973 à 91 ans laissant un héritage artistique évalué à l’époque à 250 millions de dollars et valant désormais des milliards.

En 1981 comme l’avait souhaité l’artiste, « Guernica » revient à son pays natal après la mort du général Franco. Dans son unique interview, le journaliste demande à Picasso « Si vous deviez choisir vous-même la toile qui devrait vous survivre », l’artiste répond : « Je ne sais pas, c’est difficile, c’est fait avec des intentions du moment, de l’époque, et l’état dans lequel tout le monde et moi nous nous trouvons. Ce sont des mémoires qu’on s’écrit soi-même ».

A bientôt pour une nouvelle anecdote !

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Cette publication a un commentaire

  1. Seb

    Un article interressant qui permet peut être de voir cet « ogre » sous un autre angle.

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  • Temps de lecture :8 min de lecture