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Yayoi Kusama et son art pop, un voyage excentrique

Une artiste, une anecdote sur Yayoi Kusama, dont l’art à pois psychédélique et excentrique parle d’elle. « Ma vie est un pois perdu parmi des millions d’autres pois. »

Yayoi Kusama est une artiste japonaise née en 1929. Elle a commencé sa carrière artistique dans les années 1960 grâce à ses installations psychédéliques et audacieuses. Les oeuvres d’art de Yayoi Kusama étaient composées de formes phalliques molles et confectionnées à l’aide de matériaux tels que des draps ou des chaussettes. Elle a bénéficié du soutien d’autres artistes comme Georgia O’Keeffe et Donald Judd.

À 10 ans elle fixe une nappe rouge posée sur une table et expérimente alors des hallucinations obsessionnelles. Elle a vu des formes florales apparaître partout autour d’elle. Ces formes recouvraient le plafond et les poutres, créant une vue infinie de motifs répétitifs. Elle utilise toujours cette expérience comme source d’inspiration pour son art. À l’époque, elle n’a pas attiré l’attention des galeries d’art. Elle a vécu des moments difficiles en passant ses nuits dans un lit de fortune fabriqué à partir d’une porte abandonnée. Durant cette période, elle cherchait de quoi manger dans les poubelles. Épuisée et sans le sou, elle a du retourner au Japon. Bien que les échos de sa notoriété soient parvenus dans son pays natal, sa mère a été indignée par le scandale qu’elle a créé. De même, la presse japonaise ne l’a pas soutenue.

Kusama s’est alors réfugiée dans l’écriture et la publication de romans, de poèmes et d’une biographie. Dans son livre « Manhattan Suicide Addict », publié en 1978, elle évoque avec confusion sa vie aux États-Unis. Elle y dévoile des aspects moins flatteurs de sa vie et de son travail. Elle a également exploré différents médiums artistiques comme la céramique, les pastels, l’aquarelle et le collage.

Dans son art Yayoi Kusama explore la manière dont nous percevons le monde autour de nous. Elle utilise souvent des motifs répétitifs, des couleurs vives et des formes géométriques audacieuses pour ainsi créer une ambiance hypnotique et inspirante. En 1966, Yayoi Kusama crée « Peep Show or Endless Love Show »(EN). C’est un espace hexagonal recouvert de miroirs reflétant un dispositif lumineux en boucle sur fond de musique des Beatles. Cette œuvre préfigure les « Infinity Mirror Rooms » de l’artiste (lien en anglais vers le site de la Tate à londres), qui ont contribué à sa renommée mondiale. Avec ses miroirs, elle crée des illusions d’optique amplifiant l’espace. Les points dispersés dans ses créations envahissent les lieux où ils sont présents et donnent une impression d’ouverture à l’infini. Les dispositifs lumineux abolissent les barrières entre le spectateur et son environnement. Cela incite par conséquent les visiteurs à vivre une expérience sensorielle immersive.

Les traumatismes de son enfance tels que la pression maternelle pour le mariage ainsi que la trahison paternelle, pourraient avoir renforcé chez Yayoi Kusama une méfiance envers les relations intimes. Elle utilise l’art comme un moyen de transcender ses souffrances profondes et de surmonter ses peurs. La peinture, pour elle, représente une forme de catharsis.

Kusama a souffert de dépression et de tentatives de suicide. Dans ces conditions elle a décidé de se faire interner volontairement pour se sortir de cette situation. L’hospitalisation depuis une quarantaine d’années est alors devenue l’opportunité pour elle de développer son art comme une thérapie. En 1989, une exposition a attiré l’attention d’Alexandra Munroe, une commissaire d’art américaine. Cette dernière a organisé une grande rétrospective à New York en 1993. Il s’agissait du retour de l’artiste japonaise dans le pays après une longue absence. L’exposition a été très bien reçue par les critiques et Kusama sera invitée à la 45ème biennale de Venise en 1993. Par la suite, en 2002, une galerie japonaise a organisé sa première rétrospective avec succès.

Sa collaboration avec différentes marques de luxe est au cœur d’une controverse en 2023 puisque considérée comme de l’Artwashing. La marque Louis Vuitton a apposé son logo sans autorisation sur le sac de la sculpture géante de l’artiste pinceau à la main. Ce qui a poussé les élus écologistes de la ville de Paris à demander et obtenir son retrait.

À 94 ans, l’artiste continue de fasciner et faire parler d’elle avec ses créations psychédéliques. Elle arbore toujours un style excentrique et une personnalité atypique. Malgré les obstacles liés au sexisme dans le monde de l’art, Yayoi Kusama est aujourd’hui une des rares artistes femmes dont les œuvres se vendent sur tous les continents.

À bientôt pour une nouvelle anecdote !

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