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Yves Klein réinterprète la victoire de Samothrace avec son célèbre bleu

Yves Klein un visionnaire de l’art et de la couleur

Un artiste, une anecdote sur Yves Klein qui a dédié sa vie à l’art et la spiritualité dans une quête de l’immatériel.

Yves Klein, né en 1928, est un artiste français et une figure emblématique de l’art européen d’après-guerre. Fils de Fred Klein, un peintre figuratif hollandais, et de Marie Raymond, une peintre abstraite niçoise, il plonge dans l’art dès son enfance. Yves Klein passe ses fins de semaine chez sa tante, Rose Raymond-Gasperini, tandis que ses parents travaillent. Il change fréquemment d’école en raison de ses mauvais résultats avant d’être finalement renvoyé. La déclaration de guerre de 1939 marque un tournant dans sa vie. Sous l’influence de sa tante, Yves Klein s’améliore à l’école et se lance dans le théâtre. Il traverse une période rebelle à l’adolescence et trouve refuge dans la musique et la lecture.

De 1948 à 1953, séduit par le voyage, il effectue plusieurs séjours dans différents pays tels que l’Italie, l’Angleterre – où il travaille pour un encadreur et apprend la dorure – puis l’Irlande, l’Espagne et finalement le Japon. C’est durant son séjour là-bas qu’il est attiré par le judo et décide de se consacrer à cette discipline. Il devient ceinture noire 4ème dan à seulement 25 ans et décide d’en faire son métier. Il écrit et publie le livre « Les Fondements du judo » à Paris, puis « Yves peintures » en Espagne. Ces publications mettent en évidence ses deux carrières en tant que judoka et artiste, qu’il concilie simultanément. Il crée en 1955 sa propre école de judo qu’il ferme l’année suivante en raison de difficultés financières.

Il se lance en 1956 dans la création de tableaux monochromes. Ils sont conçus comme des points de départ pour la diffusion de couleurs pures, envahissant l’espace et pénétrant le spectateur. En 1957, Yves développe l’International Klein Blue (IKB), une couleur qui devient sa marque de fabrique jusqu’en 1959. Pour lui, les couleurs broyées à l’huile sont dépourvues de vie, tandis que les pigments en poudre sont brillants et vivants. Il se plaît dans l’idée de laisser les grains de pigments en totale liberté, mêlés mais indépendants. Cela représente pour lui la véritable essence de la couleur et de l’art : une liberté totale et une vie en mouvement.
Toujours en 1957, Yves Klein remporte un concours international. La municipalité de Gelsenkirchen en Allemagne sélectionne son travail pour créer des « Reliefs Éponges » et des panneaux monochromes monumentaux. Il joue plusieurs rôles en tant que sculpteur, photographe, vidéaste et performeur. Yves Klein cherche à transcender les conventions de l’art avant-gardiste et explore deux voies opposées mais complémentaires : la recherche d’un bleu immatériel nourri par la spiritualité, et l’engagement physique du corps dans son art. Cela se manifeste dans ses performances et créations, telles que l’exposition du vide en 1958, ainsi que par ses déclarations qui deviennent des œuvres d’art. Il spécialise l’immatériel, qui devient un objet de transactions en échange d’or.

Yves Klein et son ami Pierre Restany sont les principaux membres du mouvement artistique parisien du Nouveau Réalisme. Ce mouvement est créé en octobre 1960 par une déclaration commune signée par plusieurs artistes. Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Martial Raysse, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques de la Villeglé, rejoints en 1961 par César, Mimmo Rotella, Niki de Saint Phalle et Gérard Deschamps. Ces artistes affirment s’être réunis sur la base de leur prise de conscience collective de leur singularité. Malgré la diversité de leurs styles artistiques, ils partagent une méthode d’approche directe du réel. Pierre Restany l’appelle « recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire ». Leur travail collectif s’est développé à travers des expositions conjointes de 1960 à 1963. Ils ont également exploré l’espace public et les médias en tant que nouveaux territoires de l’art.

Yves Klein collabore également avec l’architecte Claude Parent, abordant des problématiques contemporaines telles que l’écologie et le statut de l’artiste. Ensemble, ils travaillent sur des projets d’architecture conceptuels, notamment les visions « d’architecture de l’air » de Klein. Ils veulent repenser la ville en utilisant les éléments naturels tels que l’air, l’eau et le feu au service de la population.

Yves Klein a rencontré Rotraut lorsqu’elle avait moins de 20 ans. Cette jeune allemande, sœur de l’artiste Gun, était une jeune fille au pair chez le sculpteur Arman à Nice. Ils ont vécu leur relation comme un choix divin. Pour Rotraut, ses performances étaient la réalisation d’un rêve de danse et de pureté. Elle était à la fois la compagne, l’assistante, le modèle, la muse, l’alter ego et l’âme sœur de Klein.
À partir du début de 1961, Yves Klein expérimente « les peintures de feu », une nouvelle forme de peinture en utilisant des flammes de gaz comme pinceaux sur des cartons. Il explore les effets de la flamme sur le support en utilisant de l’eau, créant des coulures et des éclaboussures. Le feu symbolise pour lui à la fois la destruction et la régénération, la vie et la mort. Selon lui, le feu est « l’un des principes authentiques qui sont essentiellement contradictoires les uns aux autres, étant en même temps la douceur et la torture dans le cœur et l’origine de notre civilisation. »

Le 21 janvier 1962 le couple se marie, Rotraut est enceinte. Ce sera une année à la fois joyeuse et cependant tragique. Le 6 juin, à l’âge de 34 ans, Yves Klein décède subitement d’une 3ème crise cardiaque. Leur fils, Yves Armand Marie, naît le 6 août 1962, deux mois après la disparition de son père.

Après la mort de Klein, son épouse et sa mère ont sollicité l’aide de parents pour concevoir un mémorial à Saint-Paul-de-Vence. Il n’a jamais été construit. L’idée de ce mémorial était de créer une interprétation architecturale de la pensée immatérielle de Klein, sous la forme d’un parcours intuitif et sensoriel sur trois niveaux, symbolisant le vide et la cosmogonie.

À bientôt pour une nouvelle anecdote !

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