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Hélène Bertaux, un art pour la reconnaissance de l’expression féminine

Une artiste, une anecdote sur Hélène Bertaux, cette artiste sculpteure a lutté pour la reconnaissance des artistes féminines.

La sculptrice Hélène Bertaux, née Hélène Pilate à Paris en 1825, est originaire d’une famille modeste. Elle a grandi avec les idées des saint-simoniennes, qui prônaient l’émancipation des femmes. Sa mère, Jeanne Planson, veuve, épouse Pierre Hébert, passé de maçon aux Beaux-Arts grâce à son talent. Il forme Hélène dès ses douze ans. Pierre et sa mère auront un fils, Émile, qui deviendra également sculpteur.

Elle a ensuite été apprentie auprès d’Augustin Dumont ( le créateur du « Génie de la Bastille ») et a réalisé de nombreuses commandes de pendules entre 1840 et 1855. Hélène Bertaux, soutenue par Victor Paillard a fréquenté des sculpteurs renommés tels que Pradier, Barye, Carrier-Belleuse et Préault. Elle avait également des relations privilégiées avec Napoléon III, l’impératrice Eugénie et la Princesse Mathilde Bonaparte.

Reconnue pour ses œuvres religieuses et mythologiques. Après avoir remporté une mention honorable au Salon en 1863, elle obtient sa première médaille en 1864 pour sa sculpture « Jeune gaulois captif ». Hélène Bertaux devient la première artiste française à sculpter un nu masculin. Elle reçoit ensuite de nombreuses commandes monumentales, ce qui la consacre en tant que sculptrice professionnelle.

Cette même année, Étienne Carjat l’a photographie quand elle travaille sur l’esquisse de la fontaine Herbet, l’une de ses premières importantes commandes privées. Elle porte un tablier de travail qui cache son genre, se concentrant intensément sur son travail. Cette œuvre sera la plus grande sculpture réalisée par une femme à ce jour. Cette fontaine monumentale inaugurée en 1864 sera déplacée plusieurs fois avant d’être fondue en 1941.

Hélène Bertaux quitte Paris pendant la Commune et revient en 1873 pour exposer la sculpture « Jeune fille au bain » qui rencontrera le succès. Elle fut également sollicitée pour créer deux frontons pour le nouveau Louvre, représentant respectivement « La Navigation » et « La Législation ». L’artiste reçut également la commande de deux bustes pour l’Opéra Garnier, ainsi que la réalisation de décors extérieurs pour plusieurs églises.

Hélène Bertaux sera la première sculptrice à être récompensée par une médaille d’or de première classe à l’Exposition universelle de 1889 pour son œuvre « Psyché sous l’empire du mystère ». Armand Silvestre, romancier, poète, et critique d’art dira « Cette belle statue [..], qui vaut par la science de sa plastique, le calme et la puissance de l’inspiration, une exécution aussi sobre que consciencieuse, me charme peut-être plus encore par des qualités psychologiques et par le monde d’idées qu’elle soulève ».

Première sculptrice à obtenir une reconnaissance officielle, elle s’engage pour l’éducation et la reconnaissance des femmes artistes. Elle ouvre des cours de modelage pour les femmes en 1873, puis une école en 1879. En tant qu’activiste elle ouvre un atelier de sculpture pour femmes en 1880. Elle fonde en décembre 1881, l’Union des femmes peintres et sculpteurs (UFPS). Cette association reconnue d’utilité publique en 1892, veut promouvoir les femmes artistes et créer une solidarité entre elles. L’UFPS organise un salon annuel sans jury de sélection, qui mêle artistes débutantes et confirmées, et en assure également la promotion auprès des institutions et des collectionneurs. L’association a cessé d’exister en 1994.

Difficile pour une femme artiste de choisir son nom. La sculptrice signe « Léon Bertaux » pour concourir, mais utilise également « Hélène Allétit » pour ses sculptures. Les femmes de l’époque reçoivent la considération d’une muse qui inspire ou d’un modèle à représenter, plus rarement la reconnaissance en tant qu’artiste. Quelques exceptions existent telles que Rosa Bonheur ou Marcello, ses contemporaines. Vous pouvez lire une anecdote à propos de Marcello en cliquant sur ce lien.

Elle devient vice-présidente de la délégation d’artistes françaises exposant au Woman’s Building lors de l’Exposition internationale de Chicago en 1893. Elle obtient tout de même l’ouverture de l’École des Beaux-arts aux femmes. En 1903, elle remporte la mixité au Prix de Rome. Malgré ses succès, l’Institut ne l’admet pas. Elle se retire de l’Union en 1894 et prend sa retraite en 1897.

Hélène Bertaux décède à l’âge de 83 ans presque oubliée à Saint-Michel-de-Chavaignes en 1929. Nous reste des oeuvres comme « La Fuite en Égypte » sculptée en 1900, une de ses dernières œuvres. On peut encore l’admirer dans l’un des parcs publics de la ville de Sens.

Depuis plus de 10 ans le prix Hélène Bertaux, hommage à l’artiste, récompense les femmes créatrices.

Au revoir et à bientôt pour une nouvelle anecdote !

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