You are currently viewing Henry Cros : un artiste méconnu de la sculpture polychrome

Henry Cros : un artiste méconnu de la sculpture polychrome

Un artiste, une anecdote sur Henry Cros, un maître de la pâte de verre à l’époque de l’Art Nouveau.

Henry Cros, né César Isidore Henry Cros en 1840 à Narbonne, était un artiste et sculpteur français. Issu d’une famille d’intellectuels, il est le frère de Charles Cros, inventeur et poète, ainsi que d’Antoine-Hippolyte Cros troisième souverain du Royaume d’Araucanie et de Patagonie. Il commence à prendre des cours de peinture dès l’âge de 14 ans. Par la suite, il étudie avec le peintre Jules Valadon à l’École nationale des beaux-arts de Paris.

L’art de Henry Cros s’inscrit dans le mouvement de l’Art nouveau. L’artiste s’inspire de l’Antiquité européenne et se distingue par son utilisation de différentes techniques telles que la céramique et la verrerie. Bourdelle disait qu’il rassemble « toute l’Antiquité dans une âme nouvelle ».

Malgré la reconnaissance par ses pairs en tant qu’artiste de renom, Henry Cros demeure largement inconnu du grand public. Une lettre adressée à Jean Cros son fils, par Antoine Bourdelle témoigne de l’admiration que l’artiste suscitait. Bourdelle souligne que des artistes renommés tels que Rodin reconnaissent l’importance d’Henry Cros et son génie artistique. Il le décrit comme un maître unique dont l’œuvre en tant que peintre, dessinateur et sculpteur, ainsi que son invention de la pâte de verre en couleur, le place parmi les grands artistes de son temps et de sa nation.

L’artiste mélange habilement les styles romantique, néo-classique et symboliste. Il défie les étiquettes et refuse de se conformer à un seul genre. Maître verrier, céramiste, peintre et sculpteur, son expertise dans la manipulation de la pâte de verre est reconnue.

Lors de l’Exposition des beaux-arts de 1861, Henry présente pour la première fois un buste de son frère Charles Cros. Il se présente ensuite au Salon de peinture et de sculpture de 1863. Malheureusement ses œuvres sont parmi les 3000 refusées sur 5000 soumises au jury. Il expose alors trois plâtres au Salon des refusés. En dépit de ces débuts difficiles, Henry Cros poursuit sa formation et perfectionne son art. Explorant différentes techniques il s’oriente vers la création de portraits en sculpture. L’originalité de ses œuvres ont marqué l’histoire de la sculpture polychrome moderne.

Entre 1869 et 1880, Henry Cros connaît une reconnaissance d’artiste croissante de la part des critiques pour ses recherches novatrices. Initialement attiré par la cire pour la réalisation de sculptures, il expérimente un procédé de peinture à l’encaustique, il réalise « Uranie » son œuvre majeure en 1882. Il se tourne ensuite vers la céramique en créant des pièces en grès.

Henry Cros élargit ensuite ses domaines d’exploration artistique en se lançant dans la verrerie. Il contribue ainsi à la mise au point de la technique moderne de la pâte de verre en 1884 alors que tout le monde s’acharne sur le marbre et le bronze. Son travail se distingue par son approche non conventionnelle et son originalité, créant un pont entre l’antiquité et la modernité. À cette époque la sculpture retrouve la couleur disparue avec la renaissance. Vous pouvez à ce sujet lire cet article « Comment la couleur en sculpture brise les préjugés ». Henry Cros, a revisité les techniques artistiques anciennes, développant des techniques novatrices pour la sculpture en couleur et explorant la peinture encaustique. Il a ainsi laissé une empreinte visionnaire dans l’histoire de l’art.

Durant une grande partie de sa carrière, Henry Cros a exercé son métier à la célèbre Manufacture nationale de Sèvres, associée au musée national de la Céramique. Ses recherches sur l’idéal féminin se reflètent dans ses œuvres comme avec l’œuvre « La gitane des Pyrénées » conservée au musée de la Cité de la céramique de Sèvres.

Lors de l’Exposition Universelle de 1889 à Paris, Henry Cros a exposé huit bas-reliefs, dont sept en pâte de verre et un en marbre, ce qui a valu à l’artiste de recevoir une médaille d’argent. Travaillant à la Manufacture nationale de Sèvres, l’État lui a attribué un atelier et une subvention annuelle en 1891. Par la suite, Cros reçoit deux importantes commandes officielles pour des compositions en pâte de verre polychrome. Ce sera « L’Histoire de l’Eau » en 1894, désormais conservée au musée d’Orsay, et « L’Histoire du Feu » en 1897.

La ville de Paris lui passe commande en 1905 d’un bas-relief « L’Apothéose de Victor Hugo », actuellement visible au Musée Victor-Hugo situé place des Vosges à Paris. Henry Cros décède deux ans plus tard, en 1907 à Sèvres dans les Hauts-de-Seine.

Vous pouvez découvrir les œuvres de l’artiste au Musée « Maison de Victor Hugo » et au Petit Palais à Paris. Ses bas-reliefs, ses peintures et ses créations en pâte de verre y sont exposés. Auguste Rodin parlait de Henry Cros en ces termes : « Sa sculpture a cette sérénité qui l’apparente à l’art grec ».

Au revoir et à bientôt pour une nouvelle anecdote !

Si vous avez aimé, faites le savoir :)

Laissez moi un commentaire :)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

  • Temps de lecture :6 min de lecture