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Une artiste, une anecdote sur Joana Vasconcelos, artiste portugaise contemporaine talentueuse alliant tradition et innovation technologique.

Elle a su s’imposer sur la scène internationale grâce à ses œuvres résolument engagées et novatrices. Ses sculptures imposantes et colorées mêlent la tradition et la modernité. Ses œuvres ont été exposées dans de nombreux musées célèbres du monde entier, tels que le Guggenheim de Bilbao et le musée national d’art contemporain à Lisbonne. Cette artiste a commencé sa formation artistique à l’École des Beaux-Arts de Lisbonne et a poursuivi ses études à l’École des Arts Décoratifs à Paris. Elle s’est alors rapidement fait remarquer pour ses œuvres surprenantes et audacieuses. Elles abordent des thèmes tels que le féminisme, la consommation de masse et l’identité culturelle.

Inspirée du mouvement du Nouveau Réalisme et du Pop Art, Joana Vasconcelos nous suggère une approche complice et cependant critique de la civilisation actuelle, avec tous ses enjeux. Elle se penche surtout sur les thèmes de la condition féminine, des disparités sociales ainsi que de l’équité. Son exposition à Versailles en 2012 en témoigne.

Elle avait insisté jusqu’à la fin pour accrocher son œuvre monumentale « A noiva » ( la fiancée), pièce polémique et très spectaculaire. Un lustre de 5 mètres de haut comprenant 25 000 tampons hygiéniques. Elle a été banni des appartements du Roi Soleil où son apparence faussement sage aurait pu être naturellement intégrée. La présidente du Château de Versailles a décliné son offre et opté pour une version plus générale de l’art contemporain en accord avec l’environnement royal. La Biennale de Venise avait présenté pour la première fois cette œuvre en 2005.

Cependant, Joana Vasconcelos a réussi à l’exposer au Centquatre, célèbre lieu parisien. Cette pièce évoque le statut de la femme dans le mariage, la promesse d’une ascension sociale à travers l’alliance. Le luminaire du 17ème siècle représentant la richesse, la virginité et le mariage, tandis que le tampon hygiénique laisse entrevoir le sang menstruel, symbolisant le traumatisme ou l’absence de l’autonomie de la femme sur son propre corps. Cette œuvre attire l’attention sur la façon dont la société perçoit la femme et la manière dont elle doit se conformer à des normes arbitraires.

En plus de travailler avec des matériaux inhabituels, l’artiste utilise souvent des objets trouvés dans sa communauté locale. Elle transforme des chaises, des bouteilles en plastique et des tissus. Elle utilise la broderie, interpelle le public et remet en question notre relation avec les objets qui nous entoure.

La sculpture « Marilyn » créée en 2011 avec des articles de cuisine interroge, la femme est une séductrice ou une cuisinière ? La perception de l’œuvre varie selon l’observateur, la distance et la perspective adoptée. De loin, la paire d’escarpins scintille de mille feux, reflétant des éclats métalliques dans un jeu de miroirs infini. Les talons vertigineux de quatre mètres symbolisent la conquête du monde et la séduction des hommes. De près, l’édifice en trompe-l’œil se révèle, composé d’objets du quotidien, témoignant d’une vie humble et laborieuse en arrière-cour.

Comme ses consœurs, la sculpture « Marilyn » perpétue le mythe antique de Cendrillon, cherchant la chaussure idéale. L’artiste y explore la dualité de l’art, mariant présence physique, esthétique et historique. Elle évoque l’ambivalence et les contrastes tels que le réel et l’imaginaire, le banal et l’extraordinaire, l’ombre et la lumière. Cette œuvre reflète la vie fastueuse d’une femme admirée mais se cache une profonde souffrance sous le vernis doré du patriarcat.

Joana Vasconcelos est également célèbre pour ses collaborations avec des marques de luxe telles que Louis Vuitton et Swarovski, pour lesquelles elle a créé des pièces sur mesure qui repoussent les limites de l’artisanat traditionnel. Ses créations allient savoir-faire artisanal et innovation technologique, créant ainsi des œuvres qui ont une résonance universelle.

À bientôt pour une nouvelle anecdote !