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La sculpture : un voyage fascinant à travers le temps et les cultures

Le voyage permet d’explorer de magnifiques paysages, de s »immerger dans des cultures différentes. Chaque voyageur souhaite rapporter des souvenirs qui lui rappelleront ces moments précieux passés ailleurs. Au lieu de simplement collecter des souvenirs matériels, pourquoi ne pas créer des souvenirs artistiques et immatériels à travers l’apprentissage de votre regard sur la sculpture pendant votre périple ? Pourquoi ne pas faire de ces sculptures de véritables rencontres artistiques ?
En transformant votre voyage en une aventure créative, avec un sentiment de pouvoir prendre son temps, afin de profiter de chaque moment et de chaque interaction. Chaque voyageur a la possibilité de garder une empreinte singulière des endroits qu’il visite. Ces souvenirs originaux, seront des témoignages uniques du voyage et des moments vécus.
Pourquoi ne pas ajouter une dimension artistique à vos souvenirs en sculptant vos périples ? Transformez vos destinations en une expérience créative et unique. Que vous soyez un véritable amateur d’art, que vous ayez une sensibilité, ou simplement curieux(se), cette initiative vous invite donc à découvrir le monde d’une manière nouvelle et à transformer votre voyage en une expérience inoubliable.

1 – La sculpture dans l’espace public: un voyage dans l’histoire.

La sculpture existe depuis toujours et se manifeste à travers une grande variété de formes. Allant des statues anciennes et imposantes jusqu’aux installations modernes et audacieuses qui peuvent parfois sembler incompréhensibles ou déroutantes.

Jean-Pierre Zaug, "La Fourchette" au lac Léman - Anish Kapoor, "Cloud Gate" à Chicago - Terry Allen, "Corporate Head" à Los Angeles
Jean-Pierre Zaug, « La Fourchette » au lac Léman – Anish Kapoor, « Cloud Gate » à Chicago – Terry Allen, « Corporate Head » à Los Angeles

Avez-vous déjà réfléchi à l’origine des sculptures présentes dans nos espaces publics tels que les places, les édifices et les parcs? Savez-vous comment elles sont arrivées là et aussi qui a pris la décision de les installer, et dans quelles circonstances ?

Les statues que nous croisons dans les espaces publics ont une histoire récente, datant d’environ 200 ans. Avant la Révolution de 1789, seuls les saint(e)s et le roi avaient le droit à leur statue. Les premiers bustes représentant des personnages illustres ont été exposés dans des lieux clos pour glorifier le règne du roi. Pendant la Révolution française, le patrimoine religieux a subi des destructions matérielles dans une recherche de désacralisation. Vous pouvez cliquer sur ce lien pour consulter l’article sur le site « érudit ».

« Des hommes armés de marteaux grimpaient sur des échelles et mutilaient les sculptures délicates, écrasaient les petites statues (…) En quelques heures, au milieu des railleries impies et des insultes grossières, les merveilles de la sculpture médiévale furent détruites »

Edouard Fleury, 1849
« La France Renaissante » par Holger Wederkinch, 1930

Ce n’est qu’après que les statues ont commencé à être installées dans les lieux publics. Sous la IIIème République les statues érigées sont principalement dédiées à de « grand hommes ». Les femmes par contre, étaient quand à elles peu représentées. La Seconde Guerre mondiale verra de nombreuses statues détruites pour récupérer le métal et le réintroduire dans l’industrie. Cliquez ici pour voir une liste de statues détruites à Paris.

Sculpture de Anne Frank au Japon
Sculpture de Anne Frank au Japon

Aujourd’hui beaucoup d’oeuvres sont disponibles dans l’espace public sans forcément devoir se rendre dans un musée. Grâce à cette empreinte artistique et culturelle omniprésente, nous pouvons établir une connexion librement. En tant que témoin visuel et palpable du passé, la sculpture crée un lien direct avec l’histoire. Elle nous permet de découvrir des récits qui nous transportent à travers le temps et nous amènent à réfléchir sur notre propre place dans le monde. Elle représente également une opportunité de mieux comprendre et apprécier les cultures et civilisations qui nous entourent, car elle reflète leurs croyances, valeurs et traditions. Les éléments visuels et les attributs d’une sculpture parlent à notre sens artistique, évoquant des émotions diverses et créant des souvenirs durables.

2 – Les multiples visages de la sculpture dans l’espace public: la Statue de la Liberté voyage jusqu’aux oeuvres de César et Dali.

La Statue de la Liberté à New York
La Statue de la Liberté à New York

Prenons un exemple avec une sculpture que tout le monde connaît : la statue de la liberté de Bartholdi. Elle a des copies partout en France, en Espagne, en Asie, au Pérou, au Brésil, en Inde, au Japon …dont l’une à Bordeaux offerte par l’artiste lui même en 1888. Certes elle a été déboulonnée par les allemands en 1943. Puis une copie plus petite, installée en 2000, par la suite remplacée récemment par une autre en résine. Vous avez aussi celle de Paris qui est une réplique en bronze de celle de New-York, offerte par la communauté américaine en signe de reconnaissance. Elle sera déplacée sur l’île aux Cygnes et son orientation a été modifiée en 1937. Pendant l’inauguration, la statue était encore l’ancien modèle de Bartholdi.

Auguste Bartholdi a quand même consacré plus de 20 ans à la réalisation de cette sculpture, symbole de la liberté et de l’espoir des immigrants arrivant en Amérique. La construction a commencé en 1875 à Paris avec le concours de Gustave Eiffel. Il a conçut toute la structure intérieure de cette œuvre de plus de 46 mètres de haut. Après une expédition aux États-Unis en pièces détachées, son inauguration se tiendra en 1886. La statue possède de nombreux symboles, comme les sept pointes de la couronne représentant les continents ou les océans, les tablettes portant la date de l’indépendance américaine et les chaînes brisées à ses pieds symbolisant la fin de l’esclavage.

Comment une oeuvre inspire de grands artistes et le monde

Bartholdi avait au départ tenté de vendre une statue colossale en Égypte mais c’est donc aux États-Unis qu’il a finalement réussi à vendre sa sculpture monumentale. Elle s’est diffusée sous différentes formes, matière, couleur, un peu partout. Présente sur chaque continent, cette oeuvre fait partie des plus reproduite dans le monde. À Paris, place Michel Debré, « Le Centaure » sculptée par César abrite en son torse une petite réplique de la statue de la liberté. Cliquez sur ce lien pour la voir.
Et pour finir sachez que Dali en a fait une qui lève ses deux bras. Elle est visible à Vascoeuil dans l’Eure et à Cadaquès en Espagne (voici le lien vers la page Wikipédia du château de Vascoeuil). Pas besoin d’aller sur l’île de la Liberté à New York pour vivre des expériences passionnantes.

C’est ça rentrer dans la vie des oeuvres qui nous entourent. À la fois connaître la ville dans laquelle on habite même pour un temps, mais aussi connaître les péripéties et aventure humaine qu’il y a derrière. Vous pouvez chercher à découvrir les curiosités que peut générer une oeuvre qui a du succès. Après un plongeon dans l’histoire de cette sculpture et de son sculpteur vous avez l’embarras du choix. Laquelle aller-vous choisir de voir ?

3 – La sculpture dans l’espace public: une invitation à l’observation attentive et à la création artistique.

En observant les sculptures ou en faisant le tour avec un regard attentif, nous pouvons observer la totalité et les détails de l’œuvre. Un voyage sur place. Également le lieu choisi pour l’exposer aux riverains et promeneurs, et parfois ce qui ce cache derrière peut nous étonner. D’ailleurs voir une oeuvre en vraie c’est comparer l’image que l’on s’en était fait avec la réalité. Réajuster les deux visions est très intéressant. L’imaginait-on beaucoup plus grande, ou beaucoup plus petite ?

"The Humans" par Olaf Breuning - Le Voyage à Nantes
« The Humans » par Olaf Breuning, sous l’apparence moderne, un marbre

Prenez le temps de vous déplacer autour. La façon dont elle capte la lumière va faire évoluer ses formes, sa posture. La voir le soir ou le matin c’est complètement différent. Si possible, touchez-la. La matière peut aussi étonné, par exemple les personnages « The Humans » de Olaf Breuning, exposés dans le cadre du « Voyage à Nantes », utilisant les codes des émoticônes que l’on imagine dans une matière moderne sont en fait sculptés dans du marbre. Et là respect, on se retrouve traversé autrement par le discours presque sérieux et noble du matériau de l’œuvre.

Abordez-la comme vous le sentez. Vous pouvez simplement vous asseoir à côté ou la contempler debout. Ceci afin de vous connecter de manière plus intime avec elle, d’apprécier ses formes et ses détails cachés.

Les tricoteuses de Jean-Louis Toutain à Moissac (82)
Les tricoteuses de Jean-Louis Toutain à Moissac (82)

Immortalisez vos expériences de voyages

Lorsqu’on part en voyage, il peut arriver parfois d’avoir du temps libre, surtout si l’on n’est pas au volant. Que ce soit lors d’un voyage en train ou en bus, il est possible de profiter de ce temps pour prendre des notes dans un petit carnet de voyage tout en admirant l’environnement. Afin de poser sur papier toutes les émotions et les détails qui vous traversent. Il y a plein d’avantages à tenir un carnet d’œuvres où vous pourrez ainsi aisément rajouter des notes sur votre ressenti et l’histoire du créateur.
Cette expérience vous donne la possibilité d’ajouter une dimension spéciale à votre voyage. Vous exprimer alors vos émotions et expériences pour les partager avec d’autres. De plus, elle vous permettra de revenir sur ces moments uniques et de les revivre. Cela vous permettra surtout de vous poser avec vous. Vous pourrez donc choisir de vous installer dans un endroit agréable, propice à la réflexion et à la recherche. Tout en prenant le temps de savourer l’instant présent.

La technologie au service de l’observation

Grâce aux avancées technologiques modernes, il vous est maintenant possible de créer des souvenirs artistiques. Les médias, l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux ont transformé nos habitudes en matière de médias et d’art. La vidéo est un moyen efficace de partager ses réalisations artistiques en combinant l’image et le son. Ce qui permet de produire des vidéos de qualité sans avoir à dépenser beaucoup d’argent. Par exemple, vous pouvez utiliser votre téléphone pour capturer des sculptures sous tous les angles et les partager en ligne sur les réseaux sociaux. Les plates-formes comme TikTok ou Instagram offrent une excellente opportunité de partager des œuvres artistiques. D’ailleurs allez visiter mon compte TikTok (cliquez sur lien) consacré à la sculpture pour admirer des œuvres installées dans l’espace public et les observer de tous les angles.

Découvrez l’art de voyager de manière plus consciente en accordant une attention particulière aux détails qui nous entourent. Laissons alors les sculptures que nous rencontrons éveiller nos émotions. En effet, se connecter à notre propre créativité et à notre ressenti artistique nous permet de créer quelque chose de véritablement unique qui reflète notre propre voyage intérieur.

4 – La sculpture dans l’espace public: entre débats, contestations et réflexions sur notre histoire collective.


Prenez le temps pendant des vacances d’explorer des sculptures de manière plus approfondie. Utilisez-les ensuite comme source d’inspiration pour construire vos propres souvenirs artistiques. Sachez tout de même que les sculptures continuent parfois de semer la zizanie. L’historienne Jacqueline Lalouette présente une analyse dans un livre « Les Statues de la discorde » (voici le lien vers le site de l’éditeur). Elle y aborde les destructions de statues dans l’espace public. Un phénomène qui s’est répandu en France en Europe et même à l’échelle mondiale.

La mort de George Floyd en 2020 a entraîné des protestations mondiales contre le racisme. De nombreux manifestants ont alors pris pour cible et endommagé de nombreuses statues représentant des personnalités historiques controversées.

  • La statue de Winston Churchill vandalisée à Londres avec l’inscription « était un raciste ». Une autre statue de Churchill à Prague taguée avec le slogan « Black Lives Matter ».
  • La statue de Léopold II, ancien roi des Belges et symbole de la colonisation, vandalisée à Anvers, en Belgique. Cette action fait suite aux manifestations et à la remise en question croissante de la période coloniale accompagnée des actes de violence commis.
  • La statue de Christophe Colomb, explorateur italien connu pour son rôle controversé dans le génocide des Amérindiens, décapitée à Boston. Une autre statue, abattue et jetée dans un lac à Richmond tandis qu’une autre vandalisée à Miami.
  • La statue d’Edward Colston, un marchand d’esclaves britannique du 17ème siècle, retirée de son piédestal et jetée dans le port de Bristol, au Royaume-Uni. À savoir, il faisait énormément de choses avec cet argent ainsi acquis pour développer sa ville.

Replonger au temps de la révolution et traiter ces statues comme des corps morts ou des cadavres peut effectivement faire froid dans le dos. On voit là les symboles qu’elles représentent. Certaines en bronze peuvent être refondues par contre d’autres en marbre sont des pièces uniques et leurs auteurs sont décédés.

Où doit-on arrêter de détruire la trace, c’est une vraie question.

La ville de Nantes par exemple, fait en sorte que la présence de la culture matérielle dans la ville offre aux citoyens et citoyennes les ressources nécessaires pour comprendre l’évolution historique de leur environnement.

Grand Bouddha de Bâmiyân : avant et après destruction en mars 2001. Photo Wikipédia

En mars 2001, les Talibans détruisent les statues géantes de Bouddha dans la vallée de Bâmiyân en Afghanistan. Elles avaient pourtant survécu à plus de 15 siècles de guerres et d’invasions. Malgré les tentatives précédentes de destruction par les envahisseurs mongols, les rois perses et afghans, ainsi que les impacts de balles et de canons lors des conflits avec les colons britanniques, les statues étaient encore en grande partie préservées. Cette destruction a été largement condamnée à l’échelle internationale. C’est un acte de vandalisme et une perte de patrimoine culturel et religieux important.

La destruction de sculptures à cours dans plusieurs civilisations. En Egypte antique par exemple, les statues et hiéroglyphes essuyaient un défaçage en règle pour tenter d’effacer un nom ou un culte de l’histoire. Plus proche de nous, des temples et sculptures antiques en Irak et en Syrie ont été détruits par des extrémistes religieux.

En brisant une idole fait-on disparaître une idée ?

Question ouverte donnez votre point de vue, s’il peut aider à ouvrir à la réflexion.

Ne devrions-nous pas mettre en lumière et explorer l’histoire du monde à travers des œuvres ? Justement afin de mieux comprendre comment certaines cruautés ont façonné notre monde moderne, plutôt que détruire et tenter d’effacer ceux qui ont contribué à son contenu ?

"Love" Robert Indianna, New York
« Love » Robert Indianna, New York

J’ai écrit un article sur les femmes fatales en art (cliquez sur ce lien). J’y aborde justement d’un musée ayant d’ailleurs retiré une œuvre « Hylas et les nymphes » de John William. Leur objectif est de réfléchir à la façon de le réintroduire avec un espace de parole.

Finalement, observer des sculpture pendant un voyage en intégrant une dimension artistique à nos souvenirs est une expérience fascinante et enrichissante. Cela nous permet de découvrir le monde d’une manière unique, de créer des souvenirs immatériels et d’explorer l’histoire et la culture d’un lieu. En définitive, il est important de préserver notre patrimoine tout en encourageant une réflexion critique sur notre passé. Alors, lors de votre prochain voyage à l’étranger ou en rentrant du travail, prenez le temps d’explorer les sculptures sur votre chemin et laissez votre curiosité s’exprimer.

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