Tout a commencé avec Siddhārtha Gautama plus connu sous le nom de bouddha. Ce prince, chef spirituel, a vécu au Vème siècle avant J-C. Il a renoncé à son trône et à son titre pour éveiller les êtres qui sont dans la souffrance. Chacun de nous expérimente au cours de sa vie le désir qui est dans toutes les formes possibles et imaginables. Une multitude de possibilités s’offrent à nous pour ne plus être autant dans la réaction. L’assise silencieuse avec la méditation, pour d’autres faire le silence en marchant dans la forêt, d’autres encore peuvent créer et concevoir une œuvre artistique. Si le mental ralenti, le karma aussi. Le secret c’est l’attention, source de tous nos choix et actes posés.

« Récolter ce que l’on sème », cette formule nous ramène à une forme de bon sens mais avons-nous toujours conscience des décisions et des actes que l’on pose qui parfois nous emprisonnent intérieurement et nous enchaînent par nos propres pensées.

Tout les intérêts de passer à l’action

Pour inverser la tendance de la roue du samsara, le cycle des renaissances, qui représente aussi l’impermanence des choses, nous avons le temps d’une vie pour l’expérimenter. Il est vrai que nous avons parfois tendance à penser que nos épreuves sont systématiquement la faute de l’extérieur voir des autres. Même s’ils sont responsables, c’est notre intérêt de cultiver le changement que l’on souhaite voir plutôt que de s’apitoyer trop longtemps sur certaines de ces injustices. N’oublions pas que karma signifie agir.

Même à notre tout petit niveau le karma n’est pas là pour nous culpabiliser, il nous propose de reprendre activement les rennes de notre vie. Au fond nous sommes tous reliés et tous responsables. Ces changements passent par la générosité. C’est apprendre à donner du temps, du réconfort. Le don suprême du karma c’est de nous proposer des chemins où la sagesse est avant tout représentée par ce que chacun de nous incarne.

L’argile, base vivante d’action

J’ai un projet, une intention je mets tout en œuvre, j’agis…Comme la résolution d’une énigme, d’une quête. Pour réfléchir il nous faut un lieu, du calme pour se concentrer et se laisser absorber sans avoir à se préoccuper des tracas du quotidien, surveiller la cuisson d’un plat ou le petit dernier qui met tout à la bouche ou encore la dernière publication sur les réseaux sociaux.

Partir d’une bonne base, une base sérieuse, c’est avoir les bons matériaux pour que notre construction à venir ne nous lâche pas au milieu du chemin ou s’écroule comme un château de carte. Ça c’est vraiment dur, même si passer par là nous apprend beaucoup sur nous même et sur nos motivations profondes. Il y a des actions à mener dans un certain ordre et des conditions à respecter. Il s’agit là de la matière que l’on va modeler en l’occurrence l’argile. On travaille la terre par rajout en général mais la base qui comprend le volume doit être formalisée au départ pour avoir la structure finale. Puis on revient progressivement sur son œuvre. Au départ elle semble naïve et c’est une étape difficile. À nous de l’accepter comme les prémices d’un projet existant seulement dans notre tête. Donnez-vous du temps afin de tirer avantage de vos ressources et identifier les solutions que vous pourrez mettre en œuvre.

La terre à votre écoute

Vous reviendrez inlassablement sur ce que vous avez décidé de sculpter, la terre vivante sous l’action de vos doigt est sensible à votre direction. Elle vous suivra pour danser à votre rythme, mais vous ne pourrez pas la contraindre à faire un pied si au départ c’était une tête. Cela générera des tensions si fortes que la matière se redirigera en séchant vers la forme du départ et le résultat final sera une déformation de ce pied. Voire même toute la déformation possible à la cuisson avec un résultat de casse. L’accord tacite scellé entre vous et la matière doit resté cohérent, d’un visage d’enfant on peut évoluer vers un visage de femme mais si on s’égare on prend le risque que la terre ne nous suive pas. Cela se manifestera par une œuvre maladroite qui ne vous conviendra pas.

C’est extraordinaire de voir en fonction de son évolution comment la terre est à votre écoute et qu’elle vous fait confiance. À moins que vous ne décidiez de lui raconter une histoire complètement différente. On peut parler d’une co-construction entre notre intention et nos mains, une liaison directe sans le prisme de nos pensées. Chaque œuvre, même si le processus est similaire, emprunte un chemin différent, l’émotion transmise est vécue avec de légères ou flagrantes différences. Le résultat final vous confirmera ou pas votre démarche ou attente du départ.

Une recherche de vérité

« L’art est une recherche de la vérité idéale »

G. Sand dans « La mare au diable »

La sculpture emmène à une forme de délivrance, à vous de trouver et de formaliser votre propre vérité. Cette authenticité en sculpture comme dans la philosophie du karma devient un repère dans la vie réelle. Je peux mettre en place une série d’actions non positives, le résultat finira par ne pas être terrible. Si au contraire je met en place des actions dans une intention positive, sans pression de perfection, en étant indulgent, j’aurais des chances d’aller vers un résultat optimiste. En acceptant ce que l’on est au départ tout devient progressivement une façon de s’améliorer, et dans le processus d’éveil être entouré de personnes bienveillantes et compétentes est aussi une clé de réussite.

De belles créations artistiques vous attendent, elles deviendront une manifestation tangible de votre évolution.

Je vous propose de laisser infuser les enseignements du bouddhisme avec d’autres repères plus théoriques commentés du livre « les 12 lois du karma » coécrit par Sandy Hinzelin, docteure en philosophie et Anaka, photographe positive que vous pouvez voir ici.