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Art et mort : comment les œuvres transcendent notre finitude – 2ème partie

Dans un monde où les frontières entre la vie et la mort s’entremêlent de plus en plus, l’art contemporain émerge comme un miroir captivant de ces bouleversements. Les artistes contemporains explorent de manière audacieuse et inventive les thèmes intemporels de la mort et de la finitude. Ils créent pour cela des œuvres qui repoussent les limites de l’acceptable et défient nos perceptions habituelles. Ces explorations artistiques nous confrontent à des objets et matériaux détournés de leur usage initial. Ainsi, ils nous invitent à reconstruire mentalement des réalités sociales parfois troublantes par des créations minimalistes et évocatrices.

Ces œuvres créent un choc esthétique et remettent en question notre propre rapport à la mort et à la dignité humaine. En conséquence elles défient nos schémas de pensée conventionnels. Dans cet univers où la science permet de repousser les limites de la vie et de manipuler la réalité, l’art contemporain devient le reflet de ces mutations profondes. Comme à l’époque baroque, les avancées scientifiques bouleversent les perceptions du monde et inspirent de nouvelles formes artistiques. L’art contemporain témoigne et interroge notre rapport à la mort et à la fragilité de l’existence. Cette représentation dépasse les frontières habituelles entre la vie et la mort, entre la réalité et les symboles.

Cet examen profond des concepts de disparition et d’absence invite alors à une réflexion introspective sur la nature même de l’existence. Le rôle essentiel de l’art dans notre société en perpétuelle mutation se pose également. Se plonger dans ces univers parfois dérangeants et provocants, nous amène à nous interroger sur notre propre finitude, nos croyances, nos valeurs et nos attitudes face à l’inévitable passage du temps. En somme, l’art contemporain face à la mort nous convie à un voyage intime et introspectif. Il nous engage à explorer les mystères de la vie, de la mort et de la condition humaine dans toute sa complexité et sa vulnérabilité.

Quand les artistes contemporains explorent la mort

Marina Abramović : la condition humaine

Artiste plasticienne née en 1946 en Yougoslavie, Marina Abramović est reconnue pour ses performances radicales repoussant les limites physiques et mentales. C’est ainsi qu’elle explore en 2008 avec « Carrying the skeleton » la relation entre l’art et l’existence humaine. Sa performance la montre vêtue de noir, portant un squelette sur son dos. Un symbole en effet, de la condition humaine confrontée à la mort. L’artiste cherche à perturber, à susciter l’attention et à mettre en avant l’instant présent à travers cette œuvre saisissante. Découvrez cette artiste dans l’anecdote : « Marina Abramović, un art performance qui libère de la peur ».

Annette Messager : enfance et mort

Artiste et plasticienne française, elle utilise ses œuvres pour explorer son passé, y intégrant ses cauchemars d’enfance. Son installation « Gants-tête » de 1999, présentée lors d’une exposition à Paris en 2010, représente un crâne composé de gants noirs transpercés de crayons de couleur. Cette représentation de la mort évoque les terreurs enfantines. Elle désacralise toutefois le sujet en apportant une touche d’humour et de ludisme.

Nicolas Rubinstein : désacraliser la mort

Artiste français, Nicolas Rubistein également détourne et désacralise la mort par l’Art. Il crée à partir de 2004 une série d’œuvres « Mickey is also a rat » dont la pièce intitulée « Sans Titre », représentant un crâne humain orné des attributs de Mickey Mouse. Un mélange subversif entre vanité et icône du divertissement capitaliste. Il renvoie à la jeunesse éternelle de Mickey tout en le détachant du monde de l’enfance. Rubinstein invite à un nouveau regard, à la fois profond et léger, sur cette sculpture provocatrice qui joue avec les icônes de notre imaginaire collectif.

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Nicolas Rubinstein « Sans titre » – Photo Julien – Flickr

Teresa Margolles : la violence du réel

Teresa Margolles est une artiste mexicaine vivant en Espagne. L’artiste met en avant une nouvelle visibilité de la mort par des mises en scène différentes. Sa formation en médecine légale confère à son travail une perspective unique. Ses travaux, aussi bien individuels que collectifs, ont été présentés dans de nombreux lieux d’exposition à l’international. Elle a fondé le SEMEFO (Servicio Medico Forense), un collectif dénonçant le silence imposé par le gouvernement mexicain sur les violences sociales. Son œuvre explore la violence sociale à travers des installations minimalistes et conceptuelles. Aussi, ses performances agressives visent à choquer le public. Elle souhaite à interpeller sur la réalité brutale de la mort des marginaux de la société.

Son travail plus récent aborde toutefois la mort de manière plus subtile, en suggérant plutôt qu’en montrant explicitement. Conçues afin d’évoquer la mort sans la montrer directement, ses installations invitent donc les visiteurs à une méditation politique et métaphysique. Avec « Burial », elle présente un bloc de béton renfermant un enfant mort-né à la demande d’une mère. Cette dernière refusait que son enfant soit traité comme un déchet.

Dans son installation vidéo intitulée « Ville en attente » en 2000, elle utilise des matériaux organiques provenant de personnes assassinées. Dans cette œuvre, un individu remplit les trous des murs extérieurs d’une école avec de la graisse humaine. Une expérience esthétique troublante symbolisant ainsi la présence invisible mais palpable de la mort dans l’environnement quotidien. Le geste laborieux et incessant du travailleur, combiné à la nature macabre du matériau utilisé, crée un contraste saisissant entre la banalité de l’action et la gravité de son origine. L’œuvre de Teresa Margolles illustre la violence de manière symbolique. Cela nous rappelant que l’art ne consiste pas seulement à représenter le réel, mais aussi à le créer.

Christian Boltanski : entre présence et disparition

Boltanski est un artiste contemporain qui explore la frontière entre la mémoire et la fiction, utilisant des objets simples pour raconter des histoires riches en émotions. Sa démarche artistique consiste à exploiter des objets déjà présents de façon à créer une connexion émotionnelle avec le spectateur.

Cet artiste lutte contre l’oubli et la disparition. Pour cela il utilise des objets ordinaires, interrogeant la mémoire et l’existence humaine. Ses œuvres universelles touchent chacun de nous en révélant la fragilité de notre présence et de nos traces. Les vestiges d’une vie passée semblent figés dans une disparition gelée, laissant entrevoir à la fois la présence et l’absence. Les objets vestiges incarnent cette lutte paradoxale entre mémoire et oubli, entre présence et disparition. Boltanski nous invite à réfléchir à notre propre empreinte, à nos propres traces éphémères dans ce monde.

Les œuvres de Boltanski évoquent un intime. Des indices et des documents mêlent vérité et fiction, invitant le spectateur à reconstruire et projeter sa propre histoire. L’artiste explore la mémoire et la perte à travers des objets anodins de l’enfance, les transformant en reliques émouvantes. Alliant tragédie du temps et absurdité de la mémoire, il offre une réflexion bouleversante sur ce que nous avons perdu.

Dans ses œuvres telles que « Inventaire des objets ayant appartenu à une femme de Bois-Colombe » et « Les Habits de François C. », Boltanski utilise le principe de la collecte d’objets du quotidien, sans faire de sélection. Ces objets banals, exposés de manière froide à la manière d’un musée ethnologique, suscitent une inquiétante étrangeté chez le spectateur. La mise en scène des objets coupés de leur contexte habituel renforce leur force émotive, révélant la puissance des vestiges du passé.

Lors de l’exposition Monumenta en 2010 au Grand Palais à Paris, l’artiste met en scène le vide et l’anonymat d’individus disparus. Il crée « Personnes » une gigantesque œuvre d’art éphémère en trois parties. Un mur de boîtes de biscuits en fer rouillé, des rectangles de vêtements posés au sol accompagnés d’un haut parleur diffusant des battements de cœur et une pile de vêtements entassés surmontée d’un grappin mécanique venant régulièrement en attraper pour les relâchés plus haut. L’artiste joue également avec la lumière et une température basse pour compléter l’expérience de l’œuvre. Cette approche met en lumière la dualité entre le vide et l’excès, ou l’obscénité, dans la représentation de la mort.

Louise Bourgeois : jusqu’à son dernier souffle

Louise Bourgeois, décédée à 98 ans, illustre la vitalité artistique jusqu’au bout en s’impliquant dans les détails de sa dernière exposition. L’exposition DEADLINE au Musée d’Art Moderne de Paris expose les dernières œuvres de douze artistes disparus. Elle montre qu’ils puisaient une inspiration nouvelle malgré leur condition. Chacun doit trouver sa propre manière de faire face à la finitude, sans qu’il y ait nécessairement un message dans ces œuvres. Le désir de donner un sens aux derniers instants de vie et de laisser une trace dans l’histoire de l’art est omniprésent. En somme, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Retrouvez l’artiste dans l’anecdote « Louise Bourgeois artiste…et fille de l’araignée ».

Doris Salcedo : la parole de la mémoire

Depuis presque trois décennies, Doris Salcedo s’efforce d’intégrer dans son art une mémoire de la douleur. Elle évoque non seulement celle de son pays d’origine, la Colombie, mais aussi celle qui touche les individus à l’échelle mondiale. Lors de sa rétrospective à la fondation Beyeler en Suisse l’artiste met en lumière son engagement à placer le collectif au centre de sa création.

Elle termine ses études en arts plastiques en 1980 à l’université Jorge Tadeo Lozano de Bogota. Puis elle obtient d’un master en art à l’université de New York en 1984. Ensuite Doris Salcedo retourne en Colombie enseigner la sculpture et la théorie de l’art. Son travail artistique, récompensé en 1993 par une bourse de la Fondation Penny McCall, se concentre principalement sur des installations. Elle crée des dispositifs mémoriels après avoir recueilli les récits d’individus ayant subi la perte violente d’un proche.

Son approche artistique, proche de la sensibilité de Joseph Beuys, vise à impacter la société. En général, elle utilise des objets de la vie quotidienne, des habits ou du mobilier. L’artiste les détourne de leur usage habituel pour symboliser l’absence des individus auxquels ils étaient associés. Par exemple, dans son œuvre « La casa viuda VI » en 1995, présentée lors de sa première exposition au White Cube, elle explore la manière dont la mort perturbe l’harmonie domestique de manière lugubre. Avec « Shibboleth » en 2007, une crevasse de profondeur inconnue dans le sol de la Tate à Londres, l’artiste interroge sur les divisions de la société et le racisme.

Son travail s’étend souvent dans l’espace public et réagit à des événements violents. Par exemple, suite à l’assassinat de l’humoriste Jaime Garzón en Colombie le 13 août 1999, Doris Salcedo a érigé « Untitled (Homenaje Jaime Garzón) ». Des volontaires ont déposé de 5 000 roses devant la maison de la victime, un véritable mémorial. De plus, à la Biennale d’Istanbul en 2003, elle assemble plus de 1 500 chaises dans l’espace laissé vide par la démolition d’un immeuble du centre-ville. Ses habitants grecs et juifs l’avaient abandonné en 1942 suite à un impôts impossible à payer. Suite à cela ils furent envoyés dans des camps de concentration.

Doris Salcedo a organisé des événements de deuil sur la Plaza de Bolívar pour sensibiliser à la violence en Colombie. Elle estime qu’il est crucial de permettre à la société de faire face à ces tragédies et de s’approprier cet espace public. Pour elle, artistes et historiens traitent souvent des sujets similaires de manière collective, même si ce n’est pas délibéré.

Artiste engagée, elle dénonce la programmation à l’oubli de notre génération par le système. S’appuyant sur des réseaux de soutien, elle encourage l’implication de chacun pour changer les choses. En réponse à l’assassinat de députés en 2002, elle remplit alors la place de 25 000 bougies, c’est « Acción de Duelo ».

Dans « Sumando Ausencias » elle fait coudre 7 kilomètres de tissu couverts des noms de centaines de victimes suite à à l’échec d’un accord de paix en Colombie. Inscrits à la cendre, ces noms pour . En utilisant le tissu et les noms des victimes, elle donne une présence tangible aux disparus. L’artiste rappelle l’importance de la justice et de la réconciliation dans un contexte marqué par le conflit armé avec les FARC. Elle offre également un espace de commémoration et de réflexion pour la société colombienne.

Avec « 6 y 7 de Noviembre » réalisé en 2002, Doris Salcedo a entrepris de documenter et rendre visible les événements tragiques du massacre du Palais de justice survenu en 1985. Pour ce faire, elle a collecté des archives, filmé les ruines du bâtiment et exposé des objets récupérés. Ayant ainsi contribué à préserver cette mémoire, elle suscite une réflexion critique sur les violences politiques et les violations des droits humains dans le pays.

Doris Salcedo s’inspire de la vision critique de Walter Benjamin avec son approche du messianisme. Il propose de créer de nouvelles représentations et récits propices à inspirer un changement et une transformation dans le présent. Son travail artistique a donc servi de moyen d’expression et de dénonciation. Il a également offert un espace de recueillement et de mémoire pour les victimes et leurs familles.

Damien Hirst : la fascination morbide

L’artiste britannique Damien Hirst est célèbre pour ses sculptures présentant des animaux morts ou des parties de corps. Des installations choquantes pour interroger la nature de la vie, de la mort et de la représentation de la mortalité. Ses œuvres visent à mettre en lumière l’aspect grotesque et morbide de la mort. Il confronte les spectateurs à cette réalité de manière crue et explicite.

En 2007 Damien Hirst réalise « For the love of God », une réplique d’un crâne humain serti de diamants. Cette œuvre a été vendue pour 100 millions de dollars. Cette pièce symbolise la juxtaposition entre la fragilité de la vie et la beauté éphémère de la richesse matérielle. Le crâne, symbole universel de la mortalité, attire l’attention sur la vanité de la vie humaine. Il nous met également face à nos tentatives d’embellissement ou de dissimulation de l’inévitable réalité de la mort. Les diamants, symboles de luxe et de richesse, mettent en lumière la superficialité de notre attachement aux biens matériels dans la recherche à éviter la mort. Hirst pousse les spectateurs à se questionner sur leur propre perception de la mortalité et sur la valeur de l’existence

La science : la nouvelle religion

Suite au décès de sa grand-mère dans les années 1980, Hirst vide la maison et découvre une énorme armoire à pharmacie. Il est alors fasciné par cette découverte. Une question lui vient en tête : a t-elle été victime du marketing pharmaceutique ou était-ce pour vivre plus longtemps ? Symbole d’une lutte contre la mort et de la résistance au destin, il réalisera « The Fragile Truth » en 1998. Cette armoire devient alors un autel de dévotion. Faut-il croire aux molécules comme symbole de vie ou de transcendance contre la mort plutôt qu’à une divinité.
En fin de compte, l’œuvre de Damien Hirst nous confronte à notre propre fragilité et à la impermanence de la vie. En nous invitant à contempler la beauté et la cruauté du monde qui nous entoure, il nous rappelle l’importance de vivre. Un artiste à lire et à écouter dans cette anecdote « Damien Hirst un artiste entre vie, mort et succès ».

L’art qui choque la sensibilité et l’éthique

Choquer

Certaines œuvres artistiques provoquent des scandales en raison de leur caractère choquant. Par exemple l’artiste taïwanais Zhu Yu avec « Man Eater », prétend avoir manger un bébé mort-né. De même Xiao Yu avec son installation « Ruan »  : la tête d’un fœtus humain assemblé au corps d’un oiseau. L’exposition « Six Feet Under » présentée à Berne en 2007 explorait différentes représentations de la mort. Les œuvres présentées allant du figuratif au conceptuel, à travers des cadavres, cercueils, sépultures, rituels utilisés comme matériaux artistiques.

L’éthique mise à mal

À la frontière de l’art et des sciences, l’exposition « Body Worlds » expose des cadavres humains. Elle utilise la plastination, une technique de conservation des corps inventée en 1977 par l’anatomiste allemand Gunther Von Hagens. Son intérêt pour l’anatomie remonte à l’enfance, suite à un accident. Des résines et silicones remplacent les fluides du corps. Selon les organisateurs leurs différentes postures mettent en lumière la complexité des tissus, muscles et nerfs qui composent les corps. En 1995 il applique son procédé sur des éléphants et présente ainsi les plus grands plastinats du monde. C’est un processus coûteux aussi la moitié des recettes des expositions sont réinvesties dans la plastination.

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« Body Worlds » l’exposition qui a choqué et interrogé l’éthique

Cette exposition itinérante a fait le tour du monde commençant par Tokyo en 1995, ensuite l’Europe, le Moyen-Orient. Elle se compose de 200 œuvres accompagnées de posters et de vidéos explicatives. Ces expositions se veulent un moyen de sensibiliser le public à la structure et au fonctionnement du corps humain, en montrant l’intérieur de véritables corps et organes. Bien que revendiquant un aspect éducatif, « Body Worlds » a cependant soulevé des questions éthiques. Le respect et le consentement des individus utilisés à des fins artistiques et éducatives est ainsi mit en lumière.

En 2009 à Paris, les autorités judiciaires ont suspendu « Our Body, à corps ouvert ». La cour de cassation a statué : « l’exhibition de cadavres humains à des fins commerciales est contraire à la décence et, de ce fait, illégale en France ».

L’exposition a recommencé en Suisse en 2018 proposant une réflexion approfondie sur la nature humaine. Dans une atmosphère sombre des fœtus dans des cubes de plastique ainsi que des citations religieuses et littéraires sont associés. L’exposition vise à encourager les visiteurs à prendre soin de leur corps et de leur esprit pour préserver leur santé et leur bien-être. Elle invite également à méditer sur notre condition humaine et notre responsabilité envers notre propre santé.

L’art contemporain face à la mort : une réflexion sur la vie et la finitude

L’art contemporain pose des défis cognitifs en confrontant le spectateur à des objets et matériaux détournés de leur fonction initiale. Elle amènent le spectateur à reconstruire mentalement un contexte social spécifique à travers des artefacts minimalistes et suggestifs. Ces œuvres repoussent les frontières de l’acceptable en abordant des sujets tabous, mais sans pour autant montrer systématiquement des scènes choquantes. En défiant nos schèmes d’interprétation ordinaires, ces œuvres créent un choc esthétique. Elles interrogent notre rapport à la mort et à la dignité des êtres humains.

Dans un monde où les frontières entre la vie et la mort deviennent de plus en plus floues, où la science permet de manipuler la vie elle-même, l’art peut être un reflet de ces bouleversements. L’art contemporain peut être le reflet de notre perception de la réalité en constante évolution.

La représentation de la mort par les artistes questionne donc les frontières entre vie et mort, réalité et représentation. Cette exploration peut aider les individus à se confronter à leur finitude et à trouver du sens à leur existence. En fin de compte, la création artistique peut être perçue comme un travail sur la mort et sur la vie. Elle cherche donc à offrir aux individus des réponses à leurs interrogations sur l’existence.

Ainsi la représentation de la disparition dans l’art conduit à une profonde réflexion sur le rôle de l’artiste et de l’art dans notre société contemporaine. Cette esthétique « disparitionniste » interroge la nature même de la représentation et confronte l’art à son propre paradoxe, créant un dialogue entre le temps, la mémoire et le vide. Cette temporalité gelée évoque un sentiment mystérieux et destructeur, semblable à l’antimatière. L’artiste devient alors un « improducteur » et un « autodestructeur », manipulant une mémoire altérée. La disparition dans l’art demeure un mystère insaisissable. Il laisse tout ouvert et rien résolu, tel un trou noir attirant notre regard vers l’infini.

Ce type de travail artistique est comparable au travail de la parturiente, celui de donner naissance à quelque chose de nouveau. Que ce soit dans le vide ou l’excès, l’acte de création demeure ainsi intrinsèquement lié à la vie, même s’il est toujours possible de questionner son statut d’art.

En fin de compte, la représentation de la mort dans l’art nous amène à réfléchir sur la vie, la mémoire et la disparition des individus.

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